Musée du Chateau d'Argent

Lundi 1 Août 2016

 

Musée du Château d’Argent
 
Cycle de conférences sur les .Pères de l’Eglise.
 
Conférence du lundi 1 août 2O16
 

 

St Jean Chrysostome : le traité « Péri Hiérôsunès » (« De Sacerdotio ») et la doctrine du Sacerdoce, dans l’Eglise ancienne.
 
 
Il semble que le développement de la notion et de l’institution de l’Episcopat, se soit fait de façon spontanée, et par la force des choses, pour assurer discipline, morale et orthodoxie dans l’Eglise ancienne.
Dans le Nouveau Testament, le mot « Iéreus » désigne la prêtrise du Christ ou le sacerdoce des prêtres d’Israël. Il n’est jamais employé pour les fonctions du culte dans l’Eglise chrétienne. Par contre, il désigne le sacerdoce universel des chrétiens (1 Pi 2/5 : « Oïkos pneumatikos eis hiérateuma agion » ; 2/9 : « Basileion hiérateuma etnos hagion »).
En Philippiens 1/1, c’est le mot « épiscopos » qui est employé (1).
 
Le rôle du prêtre était, dans l’Ancien testament, d’être un intermédiaire entre Dieu et les hommes, de parler de Dieu aux hommes, de leur délivrer son message, et de faire monter à Dieu les prières, les louanges et les sacrifices du peuple. C’était le cas non seulement en Israêl, mais, en général, dans toutes les religions du monde.
 
Le terme grec de « hiéreus », qui veut dire « prêtre » , est corrélatif à celui de sacrifice : le verbe « hiéreuô » signifie : « égorger pour le sacrifice » ; il doit donc être mis en rapport
avec celui de « victime » : « hiéréion » est la victime, la brebis offerte en sacrifice ; mis en rapport aussi avec la consécration pendant le culte : le verbe « hiéraô » veut dire « consacrer » ; c’est également la notion de force et de sainteté qui apparaît ici, car « hiéros » veut dire « fort, sacré et saint ».
 
Dans ce terme, nous rencontrons donc l’idée de sacrifice, de victime, de culte, de sainteté et de force, voire de domination.
 
D’après le Nouveau Testament, c’est du sacerdoce de Jésus-Christ que les croyants reçoivent leur prêtrise universelle, car ils participent dans la foi à son sacrifice, à sa sainteté et à sa puissance. De même, ils sont avec lui les intermédiaires entre Dieu et les autres hommes.
Déjà dans les Evangiles et chez St Paul, le dernier repas du Seigneur comme participation à l’offrande de sa chair et de son sang, a été compris comme un acte sacrificiel. L’exhortation : « Faites ceci en mémoire de moi », s’adresse aux Apôtres présents à la dernière Cène, mais également aux « nombreux », pour qui le sacrifice est offert. Aussi bien les Apôtres, donc, et leurs successeurs, que la multitude qui reçoit les espèces du pain et du vin, font cela en mémoire du Christ, et sont prêtres , les uns et les autres, exécutant l’ordre que Jésus leur a adressé la veille de sa mort.
Le sacerdoce des croyants s’exerce chaque fois qu’une action est accomplie selon le commandement du Christ : pas seulement dans la célébration de l’Eucharistie, mais aussi dans les actes de charité, la conduite morale, les rencontres entre frères, la participation aux autres sacrements, la prière et l’ascèse, c'est-à-dire dans toute la vie ecclésiale.
 
Mais, et c’est clair dès le premier siècle, le sacerdoce des croyants est toujours exercé en communion avec celui des Apôtres et de leurs successeurs, les évêques. St Jean Chrysostome le redit dans un sermon sur l’Epître aux Philippiens 3 /4 (2), à la suite de St Irénée (3), et St Thomas en reprendra la doctrine dans sa Somme théologique (4).
Car l’évêque représente le Christ et les fidèles sont prêtres en participant au sacerdoce de l’évêque. Par là, ils participent à son ordination sacerdotale, donc au sacrement de l’Ordre. Ils le reçoivent implicitement en communion avec l’évêque.
Une erreur serait en effet de dire que certains sacrements sont refusés aux croyants, comme par exemple le sacrement de l’Ordre et aussi le huitième sacrement : celui du Chrême royal. Mais c’est seulement leur forme que le peuple ne peut recevoir ; en leur essence, les sacrements, aussi bien celui de l’Ordre que le Chrême royal, sont donnés aux fidèles par participation au ministère de l’évêque et à la royauté d’un souverain. Les sacrements instaurent donc non seulement le sacerdoce universel, mais encore la royauté de tout le peuple chrétien. On ne cesse d’admirer la grandeur de cette théologie.
 
Ce processus est donc, partant du Christ, naturellement hiérarchique :
« Parmi les différents ministères qui s’exercent dans l’Eglise depuis les premiers temps, la première place, au témoignage de laTradition, appartient à la fonction de ceux qui, établis dans l’épiscopat, dont la ligne se continue depuis les origines, sont les sarments par lesquels se transmet la semence apostolique. Ainsi, selon le témoignage de St Irénée, la Tradition apostolique se manifeste et se conserve dans le monde entier par ceux que les Apôtres ont faits évêques et par leurs successeurs jusqu’à nous » (5).
Tirant le fil depuis l’Eglise ancienne jusqu’à nous, le vingt -et -unième concile œcuménique de la Chrétienté se réfère à St Clément de Rome (Epître aux Corinthiens 42/3-4, 44/2-4, 57/1-2 : édition Funk I,156) ; à Tertullien (Contre les hérésies 32 : Migne, Patrologie latine 2,52-53) ; à St Irénée (Contre les hérésies III 2,2 : Migne, Patrologie grecque 7,847 ; III 3,1 : MPG 7,848) ; à St Ignace d’Antioche (Epître aux Philadelphiens Préface , I/1 et II : éd.Funk I,264 ; à Smyrne, 8 ; aux Magnésiens,3 ; aux Tralliens,7 : éd.Funk I,264 et 234) ; à St Justin (Apologie 1/65 : MPG 6,428) ; à St Cyprien (Epître 63/14 : MPL 4,386) ; à St Jean Chrysostome (Homélie sur la deuxième Epître à Timothée 2/4 : MPG 62,612) ; à St Ambroise (Sur le Psaume 38/25-26 : MPL 14,1O51-1O52) ; à Théodore de Mopsueste (Catéchèse XV,21et 24 : édition Tonneau ,p.497 et 5O3) ; à l’Ambrosiaster (Sur 1 Timothée 5/19 : MPL 17,479 E et 5O3) ; à Hésychius de Jérusalem (Sur le Lévitique 5O/2,9,23 : MPG 93,894B) ; à Eusèbe de Césarée (Histoire ecclésiastique V/24,1O : GCS II,1/488ss.) ; il relève que le canon V du Concile de Nicée confie à l’évêque de Rome le soin de réunir les conciles avec le Collège épiscopal, et n’omet pas la phrase fameuse de St Cyprien : « Episcopus in Rcclesia et Ecclesia in Episcopo » (« L’évêque est dans l’Eglise et l’Eglise dans l’évêque »), que l’on trouve dans l’Epître 66/8 : CSEL III,2 p.733) (6).
 
St Jean Chrysostome est cité dans la Constitution Lumen Gentium plusieurs fois :
« L’action du Saint-Esprit a pu être comparée par les saints Pères à la fonction qui remplit dans le corps humain le principe de la vie, c’est-à-dire l’âme » (LG p.22) : Chrysostome, Homélie sur Ephésiens 9/3 (MPG 62,72).
 
« L’unique peuple de Dieu est présent à tous les peuples de la terre : ‘Celui qui réside à Rome sait que ceux des Indes pour lui un membre’ (LG p. 33) : Homélie sur St Jean 1 MPG 59,361).
 
« Sacerdos est symbolon Christi » (LG p. 47) : Homélie sur 2 Timothée 2/4 (MPG 62,612).
 
« Ce que l’âme est dans le corps, il faut que les chrétiens le soient dans le monde » (LG p.77) : Homélie sur St Matthieu 2 (MPG 58,478).
 
« L’Eglise, notre mère est l’épouse pour laquelle le Christ a livré sa vie » (LG p.83) : Homélie sur l’Epître aux Ephésiens 2 (MPG 62,136 ss.).
 
« Parmi les conseils que le Seigneur a donnés à son Eglise, il y a celui de virginité et de célibat (Mt 19/11 ; 1 Cor 7/7 ; 32-34), pour se consacrer plus facilement et sans partage du cœur à Dieu seul » (LG p. 85) : De virginitate (MPG 48,533ss).
 
« Tous les fidèles du Christ sont invités et obligés à poursuivre la sainteté et la perfection »
(LG p. 86) : Homélie sur St Matthieu 7 (MPG 57,81ss).
 
« Par Eve, la mort ; par Marie, la vie » (LG p.1O6) : Homélie sur le Psaume 44/7 (MPG 55,193).
 
Le De Sacerdotio est cité par le Concile Vatican II dans le Décret sur le ministère et la vie des Prêtres (Presbyterium ordinis), p.421 :
« (On trouve) dans le ministère sacerdotal , avec bien des charges, également bien des joies (…). C’est le moyen de donner au Christ, comme l’enseignent les Pères, un très grand témoignage d’amour » : De Sacerdotio II,1-2 (MPG 47-48,633).
 
 
 
Le traité sur le sacerdoce a été composé par St Jean Chrysostome entre les années 381 et 385. Il avait reçu le baptême à dix-huit ans, et la charge de lecteur trois ans plus tard, à vingt et un ans. Il s’était ensuite retiré dans la solitude pendant cinq ou six ans puis, revenant à Antioche, reçut le diaconat en 381. Son ordination sacerdotale avait eu lieu en 386, et l’élévation à l’épiscopat en 398. Ce traité date donc de la période du diaconat (7) .
Il se présente sous la forme d’un dialogue entre deux amis, Basile (8) et Jean. Ils forment d’abord le projet de mener ensemble une vie monastique, mais la mère de Jean le supplie de rester avec elle dans son veuvage. Des bruits commencent à circuler à Antioche selon lesquels le clergé et une partie des fidèles auraient jeté leur dévolu sur les deux amis pour les ordonner prêtres. Basile accepte, mais Jean se dérobe, parce qu’il ne se sent pas prêt. Et il explique, tout au long de son traité, pourquoi il ne se sent pas prêt.
 
Cet écrit nous semble avoir été remanié plus tard. Jean en aurait jeté les bases lors de son diaconat, mais il y a de fortes chances qu’il l’ait étoffé par la suite, même au cours de son exil, en y ajoutant les expériences acquises pendant son ministère de prêtre et d’évêque. Un jeune diacre ne pouvait pas déjà avoir eu les déceptions douloureuses qu’il met ici, par exemple, dans la bouche de son ami : « Quand la calomnie, la raillerie, quelqu’autre insulte ou la persécution viendront à fondre sur moi (…) à qui aurai-je recours ? Qui viendra me prêter secours ? Qui arrêtera les auteurs de mes peines et fera cesser leurs vexations ? Qui est-ce qui me consolera et m’apprendra à souffrir le mépris des autres hommes ? Je ne vois personne, depuis que tu m’as quitté, toi qui es maintenant si loin du champ de bataille où je vais lutter «  (9)
 
L’ouvrage se présente en six livres.
 
Le premier livre raconte comment les deux amis cherchent à rester ensemble, au besoin en menant une vie de moine dans une habitation commune, mais que ce projet est déjoué d’abord par la mère de Jean, ensuite par le clergé d’Antioche qui souhaite amener les deux jeunes hommes à la prêtrise.
Suivent quelques réflexions acquises, à note avis, plus tard, pendant son sacerdoce, sur l’utilité de la diplomatie, du savoir-faire, de l’habilité et de l’entregent dans les relations du prêtre avec ses ouailles, réflexions qui ont inspiré la direction spirituelle des générations à venir. Cette attitude n’est pas vicieuse, et ne doit pas être appelée de la ruse, de l’artifice ou de la supercherie. C’est, au contraire, une qualité et une thérapeutique efficace , qui est utilisée aussi par les médecins : « Ils rendent souvent la santé aux malades en mêlant la ruse à l’art » (1O).
Seul un homme mûr et expérimenté peut faire cette réflexion : « Il est souvent nécessaire de tromper ; c’est un art qui a ses avantages parfois très grands. Il est des cas où celui qui voudrait marcher par le droit chemin nuirait très fort à ceux qu’il n’aurait pas su tromper » (11).
 
Les conseils de direction spirituelle se poursuivent dans le livre II.
Et on pense que ce traité ne prend l’allure d’une confession personnelle que par mesure d’artifice littéraire : il a été écrit, en réalité, pour servir de vade mecum aux évêques chargés d’élire des prêtres, préoccupés également de ramener à l’Eglise les hérétiques.
 
Ainsi, le discernement est une des premières qualités pour connaître les dispositions d’un candidat à la prêtrise. La réputation ou la faveur publique ne doivent pas être prises en compte pour choisir un prêtre : elles peuvent cacher des défauts et seule la clairvoyance de l’évêque pourra « sonder une âme en tous sens et discerner son état » (12).
 
Le patriarche Jean conseille d’autres évêques. Il leur conseille non seulement la prudence, mais aussi la douceur. Ni les pécheurs, ni les hérétiques ne pourront être ramenés par la force. Plus tard, l’Inquisition aurait pu s’inspirer de ces réflexions. Elles sont données à Jean par l’expérience des persécutions qui viennent à peine de s’éteindre et qui sont même rallumées de son temps, en ces années 361 à 363, par l’apostasie de l’empereur chrétien Julien : « La chose la moins permise aux chrétiens, est de corriger par la violence les fautes des pécheurs (…). Nous n’avons, pour rendre les hommes meilleurs, d’autre ressource que la persuasion, jamais la contrainte » (13). Et même si les lois accordaient aux évêques le pouvoir de contraindre pécheurs et hérétiques, nous ne pourrions les appliquer car « le Seigneur n’a de couronnes que pour ceux qui s’abstiennent du mal par une volonté libre, et non malgré eux » (14).
 
Habileté, persuasion et douceur n’empêchent cependant pas, dans certains cas, d’user de sévérité ; la pénétration d’un scalpel, par exemple, ne doit pas se faire à moitié. Tout l’art est de savoir manier ces qualité en une habile dialectique (15).
 
Le gouvernement d’une église et la direction des âmes sont donc de hautes responsabilités.
Elles ne doivent pas être mises entre des mains de femmes. Déjà très peu d’hommes en sont dignes (16). On verra plus loin encore, que Jean est extrêmement misogyne. Le grain de sable qui vient gripper la machine ecclésiastique, c’est toujours la femme. Par manque d’expérience, dirait-on, et peut-être aussi parce qu’il a souffert d’une mère possessive qui avait fait échouer un beau projet de jeunesse, Jean a de la femme une vision caricaturale.
 
Mais dans ce livre II apparaissent aussi ses idées sur les problèmes sociaux de son temps. Alors qu’on s’est plu, au vingtième siècle, à voir en lui un des premiers communiste, ici les choses sont remises en place. Le doyen Raymond Winling en discute dans un article intéressant sur « Jean Chrysostome, prédicateur au service des Pauvres », dans « Les Pères et la prédication » (Connaissance des Pères de l’Eglise, n° 99, édition Nouvelle Cité, septembre 2OO5, p. 28 – 37 ).
Il faut lire cependant ce que Jean écrit au paragraphe 4 : « Le bien du ministère pastoral s’étend à tout le peuple. Quelqu’un distribue de l’argent aux pauvres, ou bien il vient en aide d’une manière quelconque aux opprimés ; c’est là sans doute se rendre utile au prochain ; mais il y a entre ce genre de service et ceux qu’il faut attendre du prêtre, autant de différence qu’il en existe entre le corps et l’âme ».
 
Le livre III parle de la dignité du sacerdoce. Ce traité a sans doute beaucoup contribué, dans sa première ébauche, à faire élire Jean à la prêtrise et, plus tard, au patriarcat de Constantinople.
Le sacerdoce est d’ordre divin. C’est le Christ lui-même qui l’a institué. Il est d’une dignité supérieure à la royauté, et même plus grand que les puissances célestes, car il procède du Christ. Par le prêtre, le Saint-Esprit est donné, le Christ se rend présent dans l’Eucharistie, le pardon des péchés est accordé et les hommes trouvent le salut. Sans le ministère du prêtre, par conséquent, il n’y aurait aucun moyen d’éviter le feu de l’enfer (17).
Comme pour St Augustin, l’Eglise devient ainsi « le guide et la voie par où l’on accède à la vérité » (18).
La présence réelle du Christ dans l’Eucharistie est affirmée ici avec force, en termes imagés et saisissants, comme Jean en a le secret :
« Quand tu vois le Seigneur immolé et étendu sur l’autel, le prêtre qui se penche sur la victime et qui prie, et tous les fidèles empourprés de ce sang précieux, crois-tu encore être parmi les hommes et même sur la terre ? (…) Car celui qui est assis là-haut, à la droite du Père, en ce moment-même se laisse prendre par les mains de tous et se donne à qui veut le recevoir (…). La Grâce, descendant sur l’hostie, embrase par elle toutes les âmes «  (19).
 
En conséquence, il faut que le prêtre soit pur, « comme s’il était dans le ciel parmi les esprits bienheureux » (2O).
 
L’évêque Mélèce d’Antioche s’y est pris sans doute à plusieurs reprises, jusqu’à ce que Jean accepte de recevoir l’ordination sacerdotale. Il ne se sentait pas digne et jamais, dans ce traité, n’apparaît la dialectique de St Paul sur la Grâce qui suffit à combler les lacunes de la faiblesse humaine. Jean compte plutôt sur les efforts et les vertus pour arriver à la perfection et mériter le sacerdoce. « Il n’a rien compris à l’essentiel de la doctrine paulinienne de la Justification » (21). Il a fui, dans les années 38O, et St Augustin a découvert la Grâce et l’humilité qui en est indissociable, quelques années après. Combien ces paroles de l’évêque d’Hippone auraient été précieuses pour notre auteur : « Je ploie sous le fardeau, mais c’est à l’endroit où il m’oppresse que je suis relevé, parce que je me sens aimé » (22).
 
Pour Jean, en effet, les épreuves du sacerdoce sont écrasantes. On dirait que tous les défauts, toutes les bassesses humaines, non seulement se liguent contre lui, mais aussi apparaissent avec lui. « Tout ce qui entoure le prêtre ne demande qu’à le frapper et à l’abattre ; non seulement ses ennemis déclarés, mais encore ceux qui font semblant d’être ses amis » (23).
L’ambition de certains évêques les pousse aux flatteries, aux bassesses et même aux sacrifices d’argent. Il y en a qui sont allés jusqu’aux meurtres « dont quelques-uns ont rempli leurs églises ; ils ont renversé des villes de fond en comble en combattant pour la conquête ou la conservation de cette dignité » (24 ).
 
Dans ce troisième livre du traité, apparaît étonnamment l’idée que l’ascèse du moine et l,a charge du ministère sont incompatibles. On était familiarisé avec l’exemple des évêques-moines, comme les Cappadociens, St Augustin, St Martin ; mais ici le réalisme de l’auteur repousse les pratiques ascétiques, dont Jean a beaucoup souffert. Très jeune homme, à Antioche, pendant ses études, il était un bon vivant, « enlacé dans les passions terrestres », « fou du théâtre », ne pouvant partager la manière de vivre de son ami Basile « toujours cloué sur ses livres et qui ne mettait pas le pied sur la place publique », écrit-il d’entrée. Mais, même après son baptême et son service dans l’Eglise, il ne rompt pas entièrement avec l’attrait de la vie en société. Il est un enfant de la ville et le désert lui devient bientôt insupportable : « Jeûner, veiller, coucher sur la terre nue, et les autres macérations corporelles, il ne faut pas m’en parler ; tu sais combien je suis éloigné de cette perfection (…). Qu’un évêque ne s’exténue point par des jeûnes, qu’il n’aille point nu-pieds. Qu’est-ce que cela fait au bien général du troupeau ? » (25).
 
Il faut remarquer aussi que, dans ce traité, les termes de « prêtre » et d’ »évêque » sont indifféremment employés : les deux participent à la dignité sacerdotale.
 
Comment se passaient, à cette époque, les élections épiscopales ? On en a un écho ici :
Les langues acérées vont bon train lors des solennités publiques et des élections, pour déchirer la réputation d’un candidat. Il n’y a pas d’accord entre les électeurs ; on n’a jamais vu autant de divisions que dans le collège épiscopal.   Personne ne s’entend. Les motifs qui décident de l’élection ne sont pas ceux qui devraient jouer. On ne tient aucun compte des qualités intérieures, mais plutôt d’une bonne naissance, de la richesse matérielle, des liens de parenté ou de l’amitié. Et ce qui est encore pire, c’est que « non seulement on admet les indignes, mais encore on expulse les bons » (26).
Et de conclure, comme on le fait encore aujourd’hui :
« Les enfants du Christ ruinent l’empire du Christ plus funestement que ses ennemis déclarés » (27).
 
 
Jean reprend le thème des élections épiscopales au début du Livre IV.
 
 
Il passe ensuite aux fonctions du culte.
Dans le Livre III il avait parlé du sacrement de l’Eucharistie. Maintenant, il s’agit du ministère de la Parole.
Une des formes de ce ministère est le bon exemple donné par le prêtre dans sa vie quotidienne et ses œuvres charitables. L’autre forme du ministère de la Parole est la prédication. « C’ est par elle que nous faisons toutes les opérations qui peuvent être utiles à la santé de l’âme » (28)
On ne peut pas dire ici que l’Eucharistie est sous-entendue comme étant, elle-aussi, une forme de prédication, d’annonce de la Parole. Non, Jean veut parler uniquement du prêche, du commentaire de l’Ecriture sainte. Car, dit-il, la célébration de l’Eucharistie ne convaincra pas les hérétiques. Elle n’est donc pas une annonce missionnaire et ceci nous semble important.
En revanche, c’est par la prédication orale, par l’argumentation, qu’on pourra y arriver. Ce qu’il affirme ici a sans doute contribué à son élévation au rang de Docteur de l’Eglise, en pleine tourmente avec la réforme protestante :
« Lorsqu’il s’agit de guérir une âme imbue d’une mauvaise doctrine, l’emploi de la parole est indispensable (…). Nous sommes en face d’ennemis divers, nombreux, qui ne se servent pas des mêmes armes (entendons ici « des mêmes arguments » ndlr) , ne suivent pas le même plan d’attaque (…). Il faut connaître à fond chacune des parties de l’art de l’attaque et de la défense. N’y eût-il qu’un endroit mal gardé, l’ennemi saura bien le découvrir et introduire dans la bergerie ses démons ravisseurs » (29).
 
A la même époque, Augustin de Tagaste referme la Bible et l’écarte, parce que son style lui paraît indigne de celui de Cicéron. Jean, lui, pourtant formé à la rhétorique classique, n’y trouve qu’artifices et préfère la rudesse du langage biblique. « C’est quelque chose de superflu, que tous ces ajustements oratoires (…). Que me font la rondeur des périodes et les élégances de la déclamation ? Que (l’orateur) soit pauvre par la diction ; qu’il soit simple et sans art dans l’arrangement des mots, pourvu qu’il soit riche de science et qu’il possède l’art de ne jamais faillir à la règle des dogmes » (3O).
Celui auquel Fénelon et Bossuet pouvaient à peine se comparer, choisit, pour ses homélies, la simplicité du langage populaire.
 
 
 
L’éloquence, et aussi des commentaires sur la qualité de l’auditoire, font l’objet du Livre IV.
 
En face de son public, l’orateur est face à ses juges. On le critique, on se moque de lui, on se scandalise lorsqu’il copie le style ou les idées d’un autre. L’auditoire vient au prêche pour s’amuser, comme au théâtre ou au cirque. Il est composé d’hommes de mauvaise foi , remplis de préjugés, de jalousie, réclamant la perfection dont ils n’ont d’ailleurs aucune idée. Il faut au prêtre beaucoup de grandeur d’âme pour passer là-dessus.
Jean connaît l’âme du peuple ; il ne se fait plus aucune illusion. Ses réflexions sont celles d’un homme mûri par d’éprouvantes et longues expériences. Ces lignes ne peuvent avoir été écrites par un jouvenceau, entrant tout frais dans l’arène. Bien des remarques ont complété, au fil des années, le texte primitif du Diaconat. Elles sont amères, et d’une lucidité pessimiste.
« la conduite du prêtre avec son peuple doit être la même que celle d’un père à l’égard de ses enfants en bas-âge. » (31). Car le peuple est ignorant, sans instruction, capricieux, superficiel et de mauvais jugement comme des enfants non éduqués. 
 
Mais ce dont notre auteur semble avoir le plus souffert, c’est de la jalousie et de la haine des autres à son endroit. Ceci s’est produit au cours de son ministère à Antioche et encore bien davantage pendant son épiscopat. Sans cesse reviennent ces réflexions douloureuses :
« La haine exécrable qu’on porte (au prêtre) sans raison, éclate par les injures, les détractations, les calomnies semées dans l’ombre et répandues dans le public » (32).
Il laisse bien entendre que, ces épreuves, il les a endurées lui-même (33).
 
Mais il ne faut, en aucun cas, se laisser aller à la colère et à la haine. Car le prêtre devra rendre compte de chacune des âmes qui lui a été confiée ; celui qui a négligé une seule âme risque, dit-il, le supplice éternel (34).
 
 
C’est ainsi que débute son sixième et dernier Livre.
 
Parmi les écueils que le prêtre doit traverser, il y en a un de taille : la femme.
Comme la plupart des hommes, des religions et comme, disons-le, presque tous les Pères de l’Eglise, à l’exception de ce sympathique coureur de cercles féminins qu’était St Jérôme,
Jean d’Antioche n’avait pas résolu ses problèmes vis-à-vis de la femme (35).
Le prêtre a besoin, dit-il, d’une sainteté bien supérieure à celle des solitaires, car il est plus exposé aux tentations.
Y avait-il, au Palais impérial, une jeune princesse dont il fait ici le portrait, et contre la séduction de laquelle Jean a dû lutter ? Il l’a, en tout cas, bien observée :
« Un beau visage, des mouvements voluptueux, une démarche étudiée, une voix mélodieuse, des yeux et des joues dont l’éclat naturel est encore relevé par des couleurs appliquées avec art, d’élégantes tresses de cheveux habilement teints, de riches vêtements, de l’or prodigué sous toutes ses formes, des diamants étincelants, des parfums d’une odeur exquise, tant d’artifices que les femmes savent si bien mettre en œuvre, tout cela n’est que trop capable de troubler l’âme (du prêtre), à moins de s’être endurci par les laborieux exercices de la tempérance » (36).
Mais une femme laide et négligée est tout aussi dangereuse par la pitié et la sollicitude qu’elle appelle sur soi.
De plus, les femmes ne savent pas rester à leur place. Elles veulent « forcer les portes du sanctuaire » et occuper le même rang que les hommes. Elles sont effrontées et autoritaires vis-à-vis des membres du clergé (37). Comme le souhaite St Paul, on doit les écarter de l’enseignement et plus encore de la prédication. Il faut fuir leur compagnie en général car, même quand elles essaient d’encourager et d’aider le prêtre, leur présence et leur conversation sont ressenties comme une épreuve : « Les flatteries des femmes nous amollissent, leurs déférences nous asservissent ; le zèle de la charité devient souvent, par elles, la cause d’une infinité de maux » (38).
 
Les bases du célibat ecclésiastique que pose Jean Chrysostome sont plutôt, dans ce Traité, d’ordre psychologique que théologique. Nous dirions même : d’ordre personnel et névrotique. Et il serait intéressant d’analyser, sur le divan, si ces raisons personnelles et névrotiques ne sont pas, finalement, depuis les Esséniens, les Manichéens, en passant par St Paul, St Augustin et jusqu’à nos jours, les ressorts cachés des arguments théologiques avancés en faveur de l’obligation du célibat sacerdotal.
 
 
L’exclusion des femmes du sacerdoce et même de l’enseignement, ordonnée par St Paul, suivie ici, aurait également besoin d’être analysée. L’élément féminin doit être écarté de la vie personnelle et domestique du prêtre, ainsi que de la vie publique et ecclésiale. Rivales de Dieu, les femmes sont un piège, une épreuve, que l’ecclésiastique ne peut vaincre que par la fuite. Or, c’est bien la moitié de la population des paroisses ou des patriarcats qui est ainsi mise au rancart. Cette anomalie pourrait s’expliquer par le manque de culture des jeunes filles de cette époque, les écoles n’étant fréquentées que par des garçons. Et c’est bien cette lacune que St Jérome a, dare-dare , essayé de combler en créant des cercles de réflexion bibliques pour les femmes, dans les paroisses. Mais chez St Jean Chrysostome, on le voit bien, cette répulsion est maladive. L’éducation des femmes n’y changerait rien : c’est d’une souillure qu’il a l’impression d’être entaché.
 
Car les mains du prêtre doivent être pures lorsqu’il célèbre le sacrifice. Celui qui, seul, est digne du sacerdoce, doit avoir un degré éminent de piété et de pureté, que le commerce des femmes ne permet pas (39). « L’homme qu’il faut choisir entre mille, c’est celui qui, au milieu du monde (…) sait garder la pureté, la sérénité de l’âme, la sainteté, la tempérance et la sobriété «  (4O).
 
A l’époque de son Diaconat, Jean est persuadé d’en être incapable. Il pourrait peut-être triompher de ces écueils dans la solitude du désert. Mais, s’il devait être sans cesse confronté aux tentations du monde - et il sait bien de quoi il parle, ayant mené pendant des années, la vie d’étudiant au sein d’une grande cité - , alors il causerait à l’Eglise un tort très grand. L’Epouse du Christ serait condamnée à la honte d’être livrée aux soins du plus indigne des hommes (41).
 
 
C’est donc sur un renoncement atterré à la dignité sacerdotale, que se termine le Traité
« Péri Hiérôsunès » de St Jean Chrysostome. On devine que, s’il a enrichi par la suite cet écrit ébauché dans la solitude monacale, l’expérience acquise pendant son ministère à Antioche et à Constantinople, l’a conforté dans son pessimisme. Il aurait mieux fait, laisse-t-il entendre, de ne jamais quitter sa grotte. Car tout ce qu’il craignait s’était réalisé, au-delà de ce qu’il avait pu imaginer.
 
Et le lecteur, en terminant ces pages, se demande : « Mais qui, alors ? » Qui sera digne du sacerdoce ? Qui pourra devenir évêque ?
Ce problème, l’évêque d’Hippone le résoudra quelques années plus tard, lorsqu’il dira que, dans toutes les épreuves et les indignités évoquées, « Dieu donne ce qu’Il ordonne ».
 
 
 
 
                       Notes                       
 
 
(1) Voir Phil 1/1. Le terme épiskopos désigne plutôt la fonction, alors que hiéreus a le sens de « dignité ». Act 11/3O, 15/2 ; 1Tm 3/2, 4/14, 5/17 ; Tt 1/5.7.
Voir aussi la Didachè 15/1-2 (années 9O-1OO) : « Constituite igitur vobis episcopos et diaconos dignos Domino, viros mansuetos et argenti non cupidos et veraces et probatos ; vobis enim ministrant et ipsi ministerium prophetarum et doctorum. Ne igitur contemnatis eos ; ipsi enim sunt honorati inter vos una cum prophetis et doctoribus » (Didachè seu Doctrina duodecim Apostolorum, in : Enchiridion Patristicum , Friburgi Brisgoviae , Herder
Verlag, 1922), p. 4.
 
(2) St Jean Chrysostome : Homélie sur Philippiens 4. MPG 62/2O4.
Les Œuvres de St Jean Chrysostome se trouvent dans la Patrologie grecque de Migne, tomes 47 à 64.
 
(3) St Irénée : Contre les hérésies IV 8/3 . MPG 7,995.
 
(4) St Thomas d’Aquin : Somme théologique III, qu.82a, 1-2. 
 
(5) Concile œcuménique Vatican II (1962-1965) : Constitution dogmatique sur l’Eglise, ch.3 § 2O (dans : Concile œcuménique Vatican II, Constitutions, Décrets, Déclarations, Messages. Editions du Centurion, Paris, 1967).
 
(6) Sigles :
CSEL = Corpus scriptorum ecclesiasticorum latinorum (Wien, 1866 ff).
Funk = Editions Funk.
GCS = Die griechischen christlichen Schriftsteller der ersten drei Jahrhunderte (Leipzig, 1897 ff).
Tonneau = Editions Tonneau.
 
(7) D“après H.von Campenhausen: Les Pères grecs (Editions de l’Orante, Paris 1963), p.189.
Les dates peuvent être controversées. L’auteur, d’ailleurs, ne se prononce pas.
Traditionnellement, on situe la naissance de Jean en 344. Mais cette date correspond difficilement avec la période monastique de Jean et avec la moyenne d’âge des accessions à la .prêtrise et à l’épiscopat de l’époque.
Son baptême a eu lieu à 18 ans ; sa nomination au lectorat trois ans après, à 21 ans. Il est ordonné Diacre en 381, prêtre en 386, évêque en 398. Il aurait eu alors 53 ans, ce qui est tard par rapport à ses contemporains. De plus, si l’on retient la date de naissance de 344, il aurait été moine pendant à peu près seize ans, ce qui est invraisemblable étant donné son état de santé et sa répulsion avouée pour ce genre de vie. Les biographes pensent, en général, qu’il est resté moine pendant cinq ou six ans, ce qui situerait donc l’accession au Lectorat en 375, avant les six années de désert. S’il est devenu Lecteur en 375, à 21 ans, il serait donc né en l’année 354. L’année 36O que nous avons mentionnée dans notre conférence du 4 juillet 2O16, consacrée à St Jean Chrysostome est erronée.
Né en 354, Jean aurait donc eu 27 ans, lors de son accession au Diaconat  en 381 ; 32 ans quand il est devenu prêtre en 386 ; et 43 ans en 397, en devenant évêque.
 
La moyenne d’âge à cette époque est la suivante :
 
Basile de Césarée : né en 33O ; prêtre en 364, à 34 ans.
Grégoire de Nazianze : né en 33O ; évêque en 372, à 42 ans.
Grégoire de Nysse : né en 335 ; évêque en 371, à 36 ans.
Ambroise de Milan : né en 339 ; évêque en 374, à 35 ans.
Augustin d’Hippone : né en 354 ; baptisé à 33 ans ; prêtre en 391, à 37 ans ; évêque en 395 à 41 ans. 
 
(8) On ne sait qui est ce Basile. Il semblerait que ce soit Basile de Raphanée en Syrie. Mais les biographes pensent qu’il aurait assisté au Concile de Constantinople, en 381. Ceci est improbable si les deux amis étaient à peu près du même âge : Basile serait devenu prêtre dans les années 385 et évêque plus tard, donc après la date du Concile de Constantinople.
 
Remarquons la forme dialoguée de ce Traité, forme que l’on trouve à la même époque chez St Augustin dans les Soliloques. 
 
(9) Traduction française des Œuvres de St Jean Chrysostome, sous la direction de M. Jeannin (Bar-le-Duc, éditions Guérin et Cie, 1863), tome premier, Livre I,4 p. 569. 
 
(10) Livre I, 5 (p. 57O) 
 
(11) Livre I, 5 (p. 571) 
 
(12) Livre II, 4 (p. 576) 
 
(13) Livre II, 3 (p. 575) 
 
(14) Livre II, 3 (p. 575) 
 
(15) Livre II, 4 (p. 575) 
 
(16) Livre II, 2 (p. 574) 
 
(17) Livre III, 4 (p. 583) 
 
(18) H. von Campenhausen : St Augustin, dans : Les Pères latins, op.cit. p.252. 
 
(19) Livre III, 4 (p.582-583) 
 
(2O) Livre III, 4 (p. 582) 
 
(21) H. von Campenhausen : Les Pères grecs, op.cit. p. 192 
 
(22) Cité par l’auteur : Les Pères latins, op.cit. p. 258. St Augustin, Epistola 1O1/1.
Nous consacrerons à St Augustin les conférences des mois de septembre et d’octobre 2O16.
La conversion d’Augustin eut lieu en 386. La même année, Jean Chrysostome accepta de recevoir l’ordination sacerdotale à Antioche. Les écrits contre les Pélagiens apparaissent dans les années 411, et s’étendent jusqu’en 43O. Jean n’a pas pu les connaître.
Les œuvres de St Augustin se trouvent dans la Patrologie Latine de Migne , op. cit. 32-47.
 
(23) Livre III, 14 (p. 589) 
 
(24) Livre III, 1O (p. 586) 
 
(25) Livre III, 12-13 (p. 587-588) 
 
(26) Livre III, 15 (p. 59O) 
 
(27) Livre III, 15 (p. 591) 
 
(28) Livre IV, 3 (p. 6O1) 
 
(29) Livre IV, 4 (p. 6O2) 
 
(3O) Livre IV, 6 (p. 6O4).
Voyons aussi son Traité contre les Juifs et les Païens, I, (MPG 48,918)  où il écrit :
« Je présente les choses de telle manière qu’elles soient claires et simples , autant pour les gens de la maison, que pour la petite servante, la veuve, le marchand, le matelot, le laboureur ». Cf « Les Pères et la Prédication », collection : Connaissance des Pères de l’Eglise, n° 99 (Edition Nouvelle Cité, septembre 2OO5), p. 18-37.
 
(31) Livre V, 4 (p. 6O8) 
 
(32) Livre V, 6 (p. 6O9)  
 
(33) Livre V, 8 (p. 611) 
 
(34) Livre VI, 1 (p. 613) 
 
(35) St Jérôme (347-42O) adorait la compagnie des femmes. Marié et père d’une fille appelée Eustochium, il aimait s’entourer d’un groupe de dames de la haute société. Il était le secrétaire particulier du pape Damase. Il trouvait, dans les contacts féminins soutien et réconfort. C’étaient des réunions semblables, probablement, à nos « Cafés philosophiques » ou nos cercles bibliques, avec étude de l’Ecriture sainte, discussions théologiques et (Jérôme y tenait), initiation aux langues anciennes, grec et hébreu. Jérôme a entretenu une correspondance importante avec ces dames, dont Marcella, Paula , et sa propre fille.
Il eut , évidemment, à se défendre contre les mauvaises langues , que son ouverture d’esprit ne manquait pas de susciter. Contemporain de Jean Chrysostome, il est aux antipodes de la misogynie de ce dernier. Pourtant, ils se rejoignent, comme tous les Pères, sans exception, dans l’exaltation de la virginité et de l’ascèse pour le Royaume de Dieu. 
 
(36) Livre VI, 2 (p. 614) 
 
(37) Livre III, 9 (p. 586) 
 
(38) Livre VI, 8 (p. 618) 
 
(39) Livre VI, 4 (p. 615)
 
(4O) Livre VI, 8 (p. 618)
 
(41) Livre VI, 12 (p. 621)
 
 
 Danielle Vincent
 Ste Marie-aux-Mines.
 

 

Musée du Château d’Argent

Création d’un Centre d’Histoire  Christianisme et d’undu Centre de Formations Continues.

 

Il faut ramener l’Université dans les petites villes et les villages.

Il faut instruire le peuple, tous ceux qui ne peuvent pas fréquenter les Facultés.

Pour eux, il faut dispenser l’enseignement là où ils sont, et créer partout des petits Centres d’Histoire du Christianisme, où toutes les matières seront spontanément abordées : langues anciennes, exégèse, dogmatique, éthique, histoire des religions, archéologie…

Il faut que les gens qui ont été formés et diplômés s’emploient à cela, là où ils sont, là où ils habitent.

Et il faudrait faire cela pour toutes les matières : droit, médecine, sciences diverses, littérature, philosophie, langues, etc…

Nous ouvrons le rez-de-chaussée de l’ancien Grand’Hôtel * de Ste Marie-aux-Mines, à tous les groupes qui veulent se réunir pour des formations continues dans les divers domaines du savoir, d’avril à octobre (à moins d’une vente de l’immeuble).

Les conditions seront à convenir.

 

Musée Château d'Argent
Ariel et Danielle Vincent

215, rue Clemenceau, Villa ALICE

68160 Sainte Marie aux Mines 

Alsace - FRANCE

 

Tel. 06 47 14 67 88

     03 89 58 78 18

 

Visite guidée tous les jours

14h à 16h

www.museechateaudargent.com

E-mail:variel@sfr.fr