Musée du Chateau d'Argent

Journal février 2020

L A   V O I X   D A N S   L E   D E S E R T

Mensuel du Château d’Argent  -  N° 11    février  2020

  EXPERIENCES DE JEUNESSE A L’ORIGINE D’UNE PENSEE POLITIQUE..
 
Extraits traduits en français et commentaires par Danielle VINCENT. 

 

Adolf HITLER : Mein Kampf (Zentralverlag der NSDAP, Franz Eher Nachf., G.m.b.H, München. Band I: 1925. Band II: 1927. 782 S.)
 
Livre I, chapitre 2: Les années viennoises d’apprentissage et d’épreuve.
 
Le père d’Adolf Hitler, Aloïs, parti de rien, avait à force de volonté et de travail réussi à obtenir un bon poste dans l’administration. Il souhaitait offrir à son fils une situation semblable. Le jeune Adolphe, avait vu le jour le 2O avril 1889 à Braunau-am-Inn, en Autriche. Ses parents s’établirent peu après à Passau en Allemagne, puis à Linz en Haute Autriche. Le garçon était d’un caractère ombrageux et entêté. Il manifesta très tôt des dispositions artistiques et, séduit par les célébrations auxquelles il participait avec la chorale, dans l’église abbatiale de Lambach, il songeait à se consacrer à l’état ecclésiastique. Mais son caractère belliqueux ne s’en accommoda pas. Dans la bibliothèque de son père ,le voici qui se nourrit de littérature militaire, notamment sur la guerre de 187O. Cette lecture éveille en lui un sentiment national. Il se révolte contre son père qui caresse pour lui une carrière de fonctionnaire. Il s’en va passer son temps dans les bois, néglige sa scolarité, alors que, pourtant, il est très bon en histoire et géographie. Pour contrarier son père, Adolphe décide, à douze ans, de devenir artiste-peintre. Son entourage le croit fou et les scènes à la maison se succèdent. Son père est terrassé par une attaque en 19O2. C’est sa mère Klara née Pöltzl, qu’Adolf aime énormément, qui se charge de la suite de sa scolarité. Le couple avait eu quatre garçons et deux filles. De ces six enfants, quatre étaient morts de maladie avant 19OO. La dernière, Paula, décéda en 196O. La mère meurt deux ans après son époux, d’un cancer, en 19O4. . Le jeune Adolphe est alors contraint de travailler pour vivre. Il s’en va à Vienne, recherche des petits boulots et essaie de vendre ses dessins. Mais il est recalé par l’Ecole des Beaux Arts, qui le voit plus doué pour le dessin architectural que pour la peinture. N’ayant pas les moyens financiers de se payer des études d’architecte, Adolphe s’engage comme ouvrier dans la construction. Il espère pouvoir, avec ses économies, s’assurer plus tard une formation. Ses expériences, au contact des syndicats vont déterminer son orientation et son combat politique futur.
 
« C’est ainsi qu’à l’âge de dix-sept ans (en 19O6), le terme de ‘marxisme’ m’était encore pratiquement inconnu, tandis que les expressions ‘Sociale-démocratie’ et ‘Socialisme’ me semblaient être des concepts identiques. (Le Parti socialiste allemand avait, en 1917, été concurrencé par le Parti social-démocrate ou marxiste). Mais il fallait le poing du destin pour m’ouvrir les yeux sur cette tromperie inouïe entre toutes, que subissait le peuple.  (…)

  C’est sur le chantier que se produisit ma première rencontre avec des sociaux-démocrates.
Ce ne fut, dès le début, pas très réjouissant. Ma tenue était encore à peu près en ordre, mon langage correct et mon comportement réservé. J’avais encore tellement à faire avec mon propre destin, que je ne pouvais pas beaucoup m’occuper de mon entourage. Je ne voulais qu’une chose : avoir du travail pour ne pas mourir de faim, et avoir la possibilité d’acquérir petit à petit, même lentement, une formation. Je ne me serais peut-être absolument pas intéressé à mon nouvel environnement si, dès le troisième ou quatrième jour, ne s’était produit un événement qui me contraignit, sur le champ, à prendre position. On me demanda de faire partie du syndicat.
Ce que je connaissais d’une organisation syndicale à cette époque était pratiquement nul. Je n’aurais pas pu m’expliquer sa raison d’être ni son utilité. Donc je déclinai l’invitation d’en faire partie, avec l’excuse que je n’y comprenais rien et que, de toute façon, je ne me laisserais jamais forcer la main. C’est le premier prétexte qui fit qu’on ne me mit pas de suite à la porte.
On espérait peut-être me convertir en quelques jours, ou au moins m’influencer. Mais en tout cas, on se trompait complètement. Après quinze jours, malgré ma bonne volonté, je ne l’ai plus supporté.
Dans ces quinze jours, j’appris à mieux connaître mon entourage, de sorte qu’aucune force au monde n’aurait pu m’inciter à rallier un syndicat dont les membres m’étaient apparus dans une aussi piètre lumière.
Les premiers jours (sur le chantier) ont été affreux.
A midi, un groupe se rendait aux cantines, tandis qu’un autre restait sur le chantier pour avaler un maigre casse-croûte. C’étaient les gens mariés, auxquels les épouses apportaient la soupe dans de misérables récipients. (…)
Alors commençaient les discussions politiques. Je buvais ma bouteille de lait et mangeais mon morceau de pain, un peu à l’écart, en observant à la dérobée mon nouvel entourage, et en méditant sur mon malheureux sort. J’en entendais alors plus qu’assez. Il me semblait qu’on se rapprochait de moi volontairement, pour m’inciter peut-être à prendre position. En tout cas, ce qui me tombait dans l’oreille était de nature à m’irriter au maximum. On contestait tout : la nation comme invention des classes capitalistes (combien de fois je dus entendre ce seul mot !) ; la patrie : instrument de la bourgeoisie pour saigner les travailleurs ; l’autorité de la loi : moyen d’oppression du prolétariat ; l’école : une institution servant à domestiquer une masse d’esclaves mais aussi à former des négriers ; la religion : un moyen d’abêtir le peuple et de l’exploiter ; la morale : un signe d’esprit moutonnier, etc. Il n’y avait absolument rien qui ne fût traîné dans une boue repoussante.
Au début j’ai essayé de me taire. Mais à la fin, je n’y tenais plus. Je me mis à prendre position et à contester. Mais je devais bien reconnaître que tout cela serait sans issue, aussi longtemps que je n’aurais pas acquis certaines connaissances sur les points controversés.
C’est ainsi que je commençai à explorer les sources de leur prétendu savoir. Je ramenai sur le chantier livre après livre, fascicule après fascicule. Cela devenait souvent très chaud. J’argumentais mieux que mes adversaires, étant mieux informé sur leurs propres connaissances. Jusqu’à ce qu’un jour on utilisa l’arme qui fait toujours taire la raison : la terreur et la violence. Quelques-uns des meneurs de l’opposition me contraignirent au choix ou de quitter le chantier immédiatement, ou de voler en bas de l’échafaudage. Comme j’étais seul et qu’il semblait inutile d’opposer une résistance, je me décidai de choisir la première solution, riche alors d’une expérience de plus. (…)
J’étais fermement décidé à retourner sur un chantier (…)
Mais le scénario recommença du début, pour se terminer comme la première fois. Et je me demandai dans mon for intérieur : ces gens, sont-ils encore dignes d’appartenir à un grand peuple ? » (p. 42).
 
 Livre I, chapitre 7 : La Révolution.
 
Adolf s’engage comme volontaire dès 1914 sur le front ouest. Il est blessé une première fois, reçoit le grade de caporal puis, à la suite d’une mission périlleuse, est décoré de la Croix de Fer. Blessé en 1918 aux yeux par les gaz, il est soigné à l’hôpital de Pasewalk, en Poméranie occidentale.
 
« Le 1O novembre, l’aumônier vint à l’hôpital pour faire une petite méditation. C’est alors que nous avons tout appris. J’assistai, très excité, à la courte allocution. Le digne vieil homme nous fit part, en tremblant, de ce que la Maison des Hohenzollern n’aurait désormais plus le droit de porter la couronne impériale allemande, que la Patrie était devenue une ‘république’, qu’il fallait prier le Très-Haut de ne pas refuser sa bénédiction à ce changement et de ne pas abandonner notre peuple dans les temps à venir.
Les Hohenzollern étaient rois de Prusse depuis 17O1. Guillaume Ier de Hohenzollern devint roi de Prusse en 1861 et empereur d’Allemagne de 1871 à 1888. Son petit-fils, Guillaume II, fut roi de Prusse et empereur d’Allemagne dès 1888. Pour contenir la révolution qui s’étendait en Allemagne, en 1918, l’empereur proposa des réformes et se laissa convaincre d’adopter un régime parlementaire. Il nomma un nouveau chancelier en la personne de son cousin, Max von Bade et le chargea de demander aux Etats-Unis un armistice acceptable, qui fut refusé par le président Wilson, aussi longtemps que l’empereur serait au pouvoir. Un régime parlementaire fut instauré en octobre, ce qui n’empêcha pas l’insurrection de s’étendre notamment dans les ports, puis en Bavière et dans les principales villes d’Allemagne, atteignant Berlin le 9 novembre 1918. Guillaume II, s’apprêtant à faire intervenir l’armée, le maréchal Hindenburg le lui déconseilla, pensant que les soldats, gagnés par la révolution, ne voudraient plus se battre. L’empereur se laissa convaincre et abdiqua le 28 novembre 1918. Hitler à l’égal de la Ligue pangermaniste d’extrême-droite, ne lui pardonnera pas ses tentatives de conciliation avec les insurgés, ni la faiblesse qui l’incita à mettre fin au régime impérial. Guillaume II trouva refuge en Hollande et s’éteignit en1941.
En quelques mots – ne pouvant faire autrement - il a prié pour la Couronne royale, exaltant ses mérites en Poméranie, en Prusse et dans toute la patrie allemande et il commençait silencieusement à pleurer . Dans la petite salle, le plus profond abattement s’emparait de tous les cœurs et je crois qu’aucun œil ne pouvait retenir ses larmes. Mais quand le vénérable vieillard essaya de nous dire que nous devions maintenant mettre un terme à cette longue guerre, oui, que notre pays allait être exposé à de lourdes oppressions maintenant que la guerre était perdue, et que nous allions être livrés à la discrétion des vainqueurs, que l’armistice devait être accepté dans la confiance en la mansuétude de ceux qui étaient jusqu’à présent nos ennemis, alors je n’y tins plus. L’obscurité se refermait de nouveau autour de mes yeux et je regagnai le dortoir en titubant et me tenant aux murs. Je me jetai sur mon lit et enfouis ma tête brûlante dans la couverture et le coussin.
Depuis le jour où je m’étais trouvé devant la tombe de ma mère, je n’avais plus pleuré. Quand, dans ma jeunesse, le destin m’agrippait sans pitié, ma fierté se rebiffait. Quand, dans les longues années de guerre, la mort prenait tel copain, tel ami hors de nos rangs, j’aurais presque ressenti comme une faute de me lamenter : car ils mouraient pour l’Allemagne. Et lorsque finalement – jusque dans les derniers jours de l’affreux combat – les gaz rampants nous frappaient et commençaient à dévorer nos yeux et que, un moment, j’ai voulu en finir dans la perspective d’être aveugle pour toujours, la voix de ma conscience retentissait : Misérable pleurnichard ! Tu te lamentes alors que des milliers souffrent cent fois plus que toi ! Et c’est ainsi que j’ai supporté mon sort, docilement et en silence.
Mais à présent, je ne pouvais plus le supporter. Maintenant je voyais vraiment à quel point la détresse personnelle n’est rien à côté du malheur de la patrie.
Donc, tout avait été inutile. Les sacrifices et les frustrations, la faim et la soif des mois durant, les heures d’angoisse mortelle où nous faisions notre devoir quand même. Inutile la mort de millions d’hommes. Les tombes de centaines de milliers qui, dans la foi en la patrie étaient partis pour ne plus jamais revenir, ces tombes ne devaient-elles pas se rouvrir ?
Ici le génie oratoire d’Hitler, tout au long de ces pages.
(…) C’était pour ça que ces jeunes de dix-sept ans étaient tombés dans les Flandres ?
Durant la première guerre mondiale, en France comme en Allemagne, des jeunes de 16 à 18 ans avaient été enrôlés dans l’armée, qui manquait d’effectifs. Voir l’important article sur internet : L’enfant-héros dans la Grande guerre : un modèle pour les petits Allemands ? En 1944, Hitler n’a fait que reprendre cette triste tradition.
C’était là le sens du sacrifice de ces mères allemandes qui, pour la patrie, avaient laissé partir, le cœur douloureux, leurs plus chers enfants pour ne plus jamais les revoir ? Tout cela s’était produit, seulement pour qu’une poignée de misérables bandits puisse mettre main basse sur le pays ?
C’était pour cela que le soldat allemand avait souffert sous la brûlure du soleil et dans le gel, la faim, la soif et le froid, tenant bon dans la fatigue des nuits sans sommeil et des marches sans fin ? C’est pour cela qu’il était resté, sans broncher, dans le feu des explosions et la fièvre des combats au gaz, toujours pénétré du seul devoir de protéger la patrie contre l’assaut ennemi ?
(…) Qu’était la douleur des yeux en comparaison de ce malheur ?
Il y eut alors d’affreuses journées et des nuits pires encore. Je savais que tout était perdu.
Compter sur la mansuétude de l’ennemi, cela seuls des fous, des menteurs ou des criminels pouvaient le faire. Ma haine grandit pendant ces nuits. Ma haine contre les auteurs de ce crime .
Les jours suivants aussi, je pris conscience de mon destin. (…)
N’était-il pas risible de vouloir encore me consacrer à construire des maisons sur un tel fondement ? Je réalisai finalement que s’était produit ce que j’avais si souvent redouté, sans que mon cœur ait voulu y croire. L’empereur Guillaume II avait, comme premier empereur allemand, tendu la main aux chefs du marxisme, dans une volonté de conciliation, sans savoir que des bandits ne possèdent pas d’honneur. (…)
C’est alors que je résolus de devenir politicien. » (p. 222-225).

 Erster Band, 2.Kapitel : Wiener Lehr- und Leidensjahre.
 
(...) So war mir im Alter von siebzehn Jahren das Wort „Marxismus“ noch wenig bekannt, während mir „Sozialdemokratie“ und Sozialismus als identische Begriffe erschienen. Es bedurfte auch hier erst die Faust des Schiksals, um mir das Auge über diesen unerhörtesten Völkerbetrug zu öffnen. (...)
Am Bau fand mein erstes Zusammentreffen mit Sozialdemokraten statt.
Es war schon von Anfang an nicht sehr erfreulich. Meine Kleidung war noch etwas in Ordnung, meine Sprache gepflegt und mein Wesen zurückhaltend. Ich hatte mit meinem Schicksal noch so viel zu tun, dass ich mich um meine Umwelt nur wenig zu kümmern vermochte. Ich suchte nur nach Arbeit, um nicht zu verhungern, um damit die Möglichkeit einer, wenn auch noch so langsamen, Weiterbildung zu erhalten. Ich wûrde mich um meine neue Umgebung vielleicht überhaupt nicht gekümmert haben, wenn nicht schon am dritten oder vierten Tage ein Ereignis eingetreten wäre, das mich sofort zu einer Stellungnahme zwang. Ich wurde aufgefordert, in die Organisation einzutreten.
Meine Kenntnisse der gewerckschaftlichen Organisation waren damals auch gleich Null. Weder die Zweckmässigkeit noch die Unzweckmässigkeit ihres Bestehens hätte ich zu beweisen vermocht. Da man mir erklärte, dass ich eintreten müsse, lehnte ich ab. Ich begründete dies damit, dass ich die Sache nicht verstünde, mich aber überhaupt zu nichts zwingen lasse. Vielleicht war das erstere der Grund, warum man mich nicht sofort hinauswarf. Man mochte vielleicht hoffen, mich in wenigen Tagen bekehrt oder mürbe gemacht zu haben. Jendenfalls hatte man sich darin gründlich getäucht. Nach vierzehn Tagen konnte ich dann aber nicht mehr, auch wenn ich sonst noch gewollt hâtte. In diesen vierzehn Tagen lernte ich meine Umgebung näher kennen, so dass mich keine Macht der Welt mehr zum Eintritt in eine Organisation hätte bewegen können, deren Trâger mir inzwischen in so ungünstigem Lichte erschienen waren.
Die ersten Tage waren ärgerlich.
Mittags ging ein Teil in die zunächst gelegenen Wirtshäuser, während ein anderer am Bauplatz verblieb und dort ein meist sehr ärmliches Mittagsmahl verzehrte. Es waren dies die Verheirateten, denen ihre Frauen in armseligen Geschirren die Mittagssuppe brachten (...). Nun wurde politisiert.
Ich trank meine Flasche Milch und ass mein Stück Brot irgendwo seitwärts und studierte vorsichtig meine neue Umgebung oder dachte über mein elendes Los nach. Dennoch hörte ich mehr als genug; auch schien es mir oft, als ob man mit Absicht an mich heranrückte, um mich so vielleicht zu einer Stellungnahme zu veranlassen. Jedenfalls war das, was ich so vernahm, geeignet, mich aufs äusserste aufzureitzen. Man lehnte da alles ab: die Nation, als eine Erfindung der ‚kapitalistischen’ – wie oft musste ich nur allein dieses Wort hören! – Klasse ; das Vaterland, als Instrument des Bourgeoisie zur Ausbeutung der Arbeiterschaft; die Autorität des Gesetses als Mittel zur Unterdrückung des Proletariats; die Schule, als Institut zur Züchtung des Sklavenmaterials, aber auch der Sklavenhalter; die Religion, als Mittel der Verblödung des zur Ausbeutung bestimmten Volkes; die Moral, als Zeichen dummer Schafsgeduld usw. Es gab da aber rein gar nichts, was nicht in den Kot einer entsetzlichen Tiefe gezogen wurde.
Anfangs versuchte ich zu schweigen. Endlich ging es aber nicht mehr. Ich begann Stellung zu nehmen, began zu widersprechen. Da musste ich allerdings erkennen, dass dies vollkommen aussichtslos war, solange ich nicht wenigstens bestimmte Kenntnisse über die nun einmal umstrittenen Punkte besass. So begann ich in den Quellen zu spüren, aus denen sie ihre vermeintliche Weisheit zogen. Buch um Buch, Broschüre um Broschüre kam jetzt an die Reihe. Am Bau aber ging es nun oft heiss her. Ich stritt, von Tag zu tag besser auch über ihr eigenes Wissen informiert als meine Widersacher selber, bis eines Tages jenes Mittel zur Anwendung kam, das freilich die Vernunft am leichtesten besiegt: der Terror, die Gewalt. Einige der Wortführer der Gegenseite zwangen mich, entweder den Bau sofort zu verlassen oder vom Gerüst herunterzufliegen. Da ich allein war, Widerstand aussichtslos erschien, zog ich es, um eine Erfahrung reicher, vor, dem ersten Rat zu folgen.
(...) Ich war fest entschlossen, dennoch wieder auf einen Bau zu gehen. (...) Und das Spiel ging denn auch wieder von vorne los, um ähnlich wie beim ersten Mal zu enden.
Damals rang ich in meinem Innern: Sind dies noch Menschen, wert, einem grossen Volke anzugehören ?
(S. 4O – 42).
 
 Erster Band, 7. Kapitel : Die Revolution.
 
(...) Am 1O. November kam der Pastor in das Lazarett zu einer kleinen Ansprache; nun erfuhren wir alles.
Ich war, auf das äusserste erregt, auch bei der kurtzen Rede anwesend. Der alte, würdige Herr schien sehr zu zittern, als er uns mitteilte, dass das Haus Hohenzollern nun die deutsche Kaiserkrone nicht mehr tragen dürfe, dass das Vaterland ‚Republik’ geworden sei, dass man den Allmächtigen bitten müsse, diesem Wandel seinen Segen nicht zu versagen und unser Volk in den kommenden Zeiten nicht verlassen zu wollen. Er konnte dabei wohl nicht anders, er musste in wenigen Worten des königlichen Hauses gedenken, wollte dessen Verdienste in Pommern, in Preussen, nein, um das deutsche Vaterland würdigen, und – da begann er leise in sich hineinzuweinen - in dem kleinen Saale aber legte sich tiefste Niedergeschlagenheit wohl auf alle Herzen, und ich glaube, dass kein Auge die Trânen zurûckzuhalten vermochte. Als aber der alte Herr weiter zu erzählen versuchte und mitzuteilen begann, dass wir den langen Krieg nun beenden müssten, ja, dass unser Vaterland für die Zukunft , da der Krieg jetzt verloren wäre und wir uns in die Gnade der Sieger begäben, schweren Bedrückungen ausgesetzt sein würde, dass der Waffenstillstand im Vertrauen auf die Grossmut unserer bisherigen Feinde angenommen werden sollte - da hielt ich es nicht mehr aus. Mir wurde es unmöglich, noch länger zu bleiben. Während es mir um die Augen wieder schwartz ward, tastete und taumelte ich zum Schlafsaal zurûck, warf mich auf mein Lager und grub den brennenden Kopf in Decke und Kissen.
Seit dem Tage, da ich am Grabe der Mutter gestanden, hatte ich nicht mehr geweint. Wenn mich in meiner Jugend das Schiksal unbermherzig anfasste, wuchs mein Trotz. Als sich in den langen Kriegsjahren der Tod so manchen lieben Kameraden und Freund aus unseren Reihen holte, wäre es mir fast wie eine Sünde erschienen, zu klagen - starben sie doch für Deutschland ! Und als mich endlich selbst - noch in den letzten Tagen des fürchterlichen Ringens - das schleichende Gas anfiel und sich in die Augen zu fressen begann und ich unter dem Schrecken, für immer zu erblinden, einen Augenblick verzagen wollte, da donnerte mich die Stimme des Gewissens an: Elender Jämmerling, du wirst wohl heulen, während es Tausenden hundertmal schlechter geht als dir. Und so trug ich denn stumpf und stumm mein Los. Nun aber konnte ich nicht mehr anders. Nun sah ich erst, wie sehr alles persônliche Leid versinkt gegenüber dem Unglück des Vaterlandes.
Es war also alles umsonst gewesen. Umsonst all die Opfer und Entbehrungen, umsonst der Hunger und Durst von manchmal endlosen Monaten, vergeblich die Stunden, in denen wir, von Todesangst umkrallt, dennoch unsere Pflicht taten, und vergeblich der Tod von zwei millionen, die dabei starben. Mussten sich nicht die Grâber all der Hundertausende öffnen, die im Glauben an das Vaterland einst hinausgezogen waren, um niemals wiederzukehren ? (...) Sanken dafür diese Knaben von siebzehn Jahren in die flandrische Erde ? War dies der Sinn des Opfers, das die deutsche Mutter demVaterlande darbrachte, als sie mit wehem Herzen die liebsten Jungen damals ziehen liess, um sie niemals wiederzusehen ? Geschah dies alles dafür, dass nun ein Haufen elender Verbrecher die Hand an das Vaterland zu legen vermochte ?
Hatte also dafür der deutsche Soldat im Sonnenbrand und Schneesturm hungernd, dürstend und frierend, müde von schlaflosen Nächten und endlosen Märschen ausgeharrt ? Hatte er dafür in der Hölle des Trommelfeuers
und im Fieber des Gaskampfes gelegen, ohne zu weichen, immer eingedenkt der einzigen Pflicht, das Vaterland vor dem Einfall des Feindes zu bewahren ?
(...) Was war der ganze Schmerz der Auge gegen diesen Jammer ?
Was folgte , waren entsetzliche Tage und noch bösere Nächte - ich wusste, dass alles verloren war. Auf die Gnade des Feindes zu hoffen, konnten höchstens Narren fertigbringen oder - Lügner und Verbrecher. In diesen Nächten wuchs mir der Hass, des Hass gegen die Urheber dieser Tat.
In den Tagen darauf wurde mir auch mein Schicksal bewusst. (...) War es nicht zum Lachen, Häuser bauen zu wollen auf solchem Grunde ? Endlich wurde mir auch klar, dass doch nur eingetreten war, was ich so oft schon befürchtete, nur gefühlsmässig nie zu glauben vermochte.
Kaiser Wilhelm II hatte als erster deutscher Kaiser den Führern des Marxismus die Hand zur Versöhnung gereicht, ohne zu ahnen, dass Schurken keine Ehre besitzen.
(...) Ich aber beschloss, Politiker zu werden. (S. 222 - 225).
 
LA PHRASE DU MOIS :
 
„Menschenrecht bricht Staatsrecht „ (op.cit. p. 1O5)
(« Le droit de l’Homme brise le droit de l’Etat »)
 
 
« Château d’Argent : transmettre le savoir »
Le mensuel paraît sur internet : www.museechateaudargent.com
 
 
La Voix dans le Désert. Mensuel gratuit du Château d’Argent.
Directrice de publication : Danielle Vincent.
Editions du Château d’Argent, 185 rue De Lattre de Tassigny, 6816O Ste Marie-aux
Impression et mise en page : Danielle Vincent.
ISSN : 265O-7225. Dépôt légal : 1er trimestre 2O2O.