Lundi 7 novembre 2016
Centre d’Histoire du Christianisme
Les grands conciles de la chrétienté
Conférence du lundi 7 novembre 2O16
Le concile de Nicée (325)
Tous les conciles ont été réunis pour affirmer la pensée catholique traditionnelle face aux déviances doctrinales et disciplinaires qui apparaissent régulièrement au cours de l’histoire.
Voici la liste des conciles œcuméniques de la chrétienté :
1. Nicée I 19 juin 325 - 25 août 325
2. Constantinople I mai 381 - 3O juillet 381
3. Ephèse 22 juin 431 - septembre 431
4. Chalcédoine 8 octobre 451 - novembre 451
5. Constantinople II 5 mai 553 - 2 juin 553
6. Constantinople III 7 novembre 68O - 16 septembre 681
7. Nicée II 24 septembre 787 - 23 octobre 787
8. Constantinople IV 5 octobre 869 - 28 février 87O
9. Latran I 18 mars 1123 - 6 avril 1123
1O. Latran II 4 avril 1139
11. Latran III 5 mars 1179 - 19 mars 1179
12. Latran IV 11 novembre 1215 - 3O novembre 1215
13. Lyon I 28 juin 1245 - 17 juillet 1245
14. Lyon II 7 mai 1274 - 17 juillet 1274
15. Vienne 16 mai 1311 - 6 mai 1312
16. Constance 5 décembre 1414 - 22 avril 1418
17. Florence 26 février 1439 - août 1445
18. Latran V 3 mai 1512 - 16 mars 1517
19. Trente 13 décembre 1545 - 4 décembre 1563
2O. Vatican I 8 décembre 1869 - 2O octobre 187O
21. Vatican II décembre 1963 - décembre 1965
Aucune Eglise ne fut plus collégiale que l’Eglise catholique romaine. Les grandes décisions doctrinales et disciplinaires ont toujours été discutées et décrétées en assemblées d’évêques.
Vingt et un conciles généraux, rassemblant les évêques de tout le monde chrétien, se sont échelonnés du quatrième au vingtième siècle. Une multitude de synodes régionaux se tenaient entre-temps, qui préparaient la réflexion des conciles œcuméniques et paraient, coup par coup, aux problèmes se posant ici et maintenant.
Dès le début du christianisme, des dissensions doctrinales sont apparues.
Le tout premier concile a été réuni par les apôtres à Jérusalem (Act 15 ; Gal 2/1-1O).
Cette réunion s’était imposée à cause d’un conflit au sujet de la circoncision. Des juifs convertis, issus du groupe des pharisiens, prétendaient que le salut était lié à la circoncision.
Paul et Barnabas rencontrèrent les apôtres à Jérusalem pour en discuter. Pierre, essayant de calmer une discussion qui devenait vive, proclama que c’est par grâce, et non par la circoncision ou d’autres pratiques de la loi, que l’homme peut être sauvé (Act 15/11).
Les apôtres résolurent alors de faciliter la conversion des païens et de ne pas les soumettre à des pratiques juives.
On ne peut savoir exactement en quelle année a eu lieu ce premier concile chrétien réuni à Jérusalem. Probablement dans les années 5O. En tout cas avant la destruction de la ville par Titus, en 7O (note 1).
Entre 3OO et 3O3, un concile est réuni à Elvire, l’actuelle Grenade, en Espagne, sous le pontificat de Marcellin. Il prend des résolutions sur l’indissolubilité du mariage (canon 9) et sur l’obligation du célibat ecclésiastique, dont c’est la plus ancienne référence (canons 27 et 33). (note 2).
En 313, le pape Miltiade convoque un synode à Rome contre les Donatistes (note 3).
En août 314, une convocation impériale appelle tous les évêques d’Occident, qui sont au nombre de quarante-six, à se réunir dans la ville d’Arles. L’empereur Constantin organise et prend matériellement en charge ce synode. Il est présidé par l’évêque du lieu : Marin.
Le pape Sylvestre ne s’y rend pas personnellement, mais envoie des légats. Vingt-deux canons inspirés par le concile de Rome, y sont promulgués contre les Donatistes. Le canon 9 réaffirme l’interdiction de rebaptiser les hérétiques et les lapsis revenus à la foi catholique : il sera repris, onze ans plus tard, par les canons 8 et 19 du concile de Nicée.
La réunion d’Arles reprend aussi les décisions du concile d’Elvire, au sujet du mariage et du célibat : les mariages mixtes avec les païens, les remariages après divorce, ainsi que les faux témoignages, sont frappés d’excommunication (note 4).
Des décisions nouvelles concernent l’ordination épiscopale et les prérogatives exclusives des prêtres : chaque évêque doit être ordonné par trois de ses collègues ; les diacres, de leur côté, ne peuvent pas célébrer l’eucharistie (note 5). Ces décisions ont été reprises par le concile de Nicée.
D’autres dispositions remettent en valeur le service de l’Etat : alors que le concile d’Elvire avait excommunié les préfets et les fonctionnaires, censés servir l’Etat paîen, les évêques du concile d’Arles annulent cette décision.
On pense à tort pouvoir faire une distinction entre les décisions disciplinaires des conciles et leurs promulgations doctrinales. Les règles de discipline ecclésiastique sont toujours, en effet, enracinées dans une réflexion théologique. Ainsi, en définissant les bases de certains sacrements : celui du baptême, du mariage et de l’ordre, les conciles d’Elvire, de Rome et d’Arles mettent en avant l’argument qui sera toujours opposé aux déviances perfectionnistes, manichéennes, donatistes, montanistes , priscilliennes et autres, à savoir que la valeur d’un sacrement ne dépend pas de l’homme qui l’administre ou le reçoit, mais de la grâce divine seule. Ainsi l’indissolubilité du mariage n’est pas assurée par le sentiment humain d’un amour toujours fluctuant, mais par Dieu qui unit l’homme et la femme ; le sacrement de l’ordre également ne dépend pas de la dignité du prêtre ; il est une grâce donnée à celui qui ne restera jamais qu’un être humain comme les autres. Ainsi, l’Eglise n’aura pas attendu les théologiens de la réforme pour affirmer la sola gratia. Et c’est justement elle qui, dès l’origine, déjà au concile de Jérusalem, s’élève contre la volonté d’acquérir le salut par les œuvres de la loi et par la perfection morale de la vie. Curieusement, plus avant dans l’histoire, Cathares, Albigeois, Luthériens, Calvinistes et Anabaptistes de tout bord, ont remis en avant la nécessité d’une vie parfaite, alors qu’en même temps, ils dénonçaient la justification par les œuvres , et se séparaient de l’Eglise catholique, dont ils avaient oublié la théologie fondamentale de la Grâce seule.
Il y a eu, en l’an 264 et l’an 268, deux conciles qui se sont prononcés sur une autre question de doctrine, tout aussi importante : celle de la divinité du Christ.
L’évêque d’Antioche, Paul de Samosate, en plus de mener une vie de luxe, soulevait l’indignation en prétendant que Jésus-Christ n’était fils de Dieu que par adoption, et non par nature. Homme comme tous les autres, il a reçu des dons particuliers, d’intelligence, de guérison et de prophétie, en sorte qu’on peut dire qu’il était la « voix » de Dieu et, dans ce sens, « homoousios » au Verbe divin ; il surpassait en cela même Moïse et les prophètes. Ce terme, employé par Paul de Samosate, est pris dans un autre sens que celui qu’adoptera le concile de Nicée, pour lequel ce ne sera pas seulement par la voix, ou l’expression , que le Christ sera défini comme de même essence avec Dieu, mais bien par sa nature-même. Paul, lui, précise qu’en aucun cas , il est de la même nature et de la même essence que la Divinité. Ainsi, la Trinité , formée de trois personnes divines, n’existe pas. On peut, à la rigueur, si l’on veut parler de Père, de Fils et de Saint-Esprit, dire que le Père est le Dieu créateur ; le Fils, un homme que le Père a pris en grâce, tout en restant homme mortel et imparfait, et que l’Esprit est simplement une faculté divine, qui a pour fonction d’éclairer et de guider les humains. C’était, en somme, la voix de la raison.
L’évêque Paul « ne veut pas confesser avec nous, que le Fils de Dieu soit venu du ciel », se plaignaient les autres évêques.
Avec Paul de Samosate sont donc posés les circuits de deux hérésies, qui occuperont plus tard le concile de Nicée : l’Adoptianisme et l’Arianisme.
En 264, un concile réunit à Antioche les évêques de Césarée en Cappadoce et de Césarée en Palestine, du Pont, de Tarse, d’Iconium, de Jérusalem et de Bostra. Denis d’Alexandrie, malade, ne put y assister mais envoya sa profession de foi. Celle du concile fut rédigée en ces termes, et soumise à la ratification de Paul :
« Si quelqu’un refuse de croire et de confesser que le Fils de Dieu est Dieu, nous croyons qu’il est étranger à la règle de l’Eglise, et toutes les églises catholiques sont d’accord avec nous. (…) Nous confessons que le Fils qui est auprès du Père est Dieu et Seigneur de toutes les choses créées, et qu’il a été envoyé du ciel par le Père et que, s’étant fait chair, il est devenu homme. C’est pourquoi le corps né de la Vierge, qui a reçu toute la plénitude de la divinité, a été uni, sans que le Verbe lui-même ait changé, d’une façon immuable à la divinité et déifié ; c’est pourquoi le même Jésus-Christ a été prophétisé comme Dieu et homme dans la Loi et les Prophètes, et il est l’objet de la foi de toute l’Eglise qui est sous le ciel : Dieu s’étant dépouillé lui-même de l’égalité avec Dieu, de la race de David selon la chair » (note 6).
Un deuxième concile se réunit à Antioche en 268, car l’évêque Paul n’avait toujours pas fait amende honorable et continuait par ailleurs, à mener sa vie scandaleuse. Nous ne possédons plus le procès-verbal de ce concile ; par contre, une lettre synodale avait été adressée par les pères au pape Denys. Elle se terminait par l’excommunication et la déposition de Paul de Samosate. L’évêque Domnus fut élu à sa place au siège d’Antioche (note 7).
C’est dans l’Eglise d’Alexandrie que s’éleva une des hérésies les plus importante de l’histoire chrétienne : l’Arianisme (note 8).
Arius était né en Libye dans les années 256. Il avait été ordonné diacre à Alexandrie par l’évêque Pierre, et prêtre par son successeur Achilas. C’est l’évêque Alexandre qui lui avait confié la paroisse de Baucalis. Arius avait suivi jadis le parti de Mélèce, mais ce furent surtout les idées de St Lucien d’Antioche qui l’avaient influencé. Lucien insistait sur la transcendance de Dieu à tel point que le logos ne pouvait partager la nature divine, mais devait être considéré comme une créature tirée du néant, subordonnée et soumise à la relativité du temps, mais néanmoins image du Père.
Cette doctrine était facilement compréhensible et ne choquait pas la raison. C’est pourquoi elle eut, de suite, un grand impact sur le clergé d’Egypte et les régions alentour.
L’évêque Alexandre, inquiet, attaché à la foi traditionnelle, réunit alors un synode et interdit à Arius de propager les idées de Lucien.
Mais le mal était fait. Il était déjà trop étendu. Arius, soutenu par une grande partie de l’Eglise , refusa de se soumettre.
Un nouveau synode convoqué à Alexandrie, en présence d’une centaine d’évêques représentant l’orthodoxie, excommunia Arius et une bonne partie du clergé.
Arius quitta l’Egypte et trouva refuge à Césarée de Palestine, auprès de l’évêque Eusèbe qui n’était pas hostile à ses idées. Il pensait qu’Alexandre les avait mal interprétées et le lui reprocha (note 9). Arius s’en alla aussi convaincre l’évêque Eusèbe de Nicomédie. Un invraisemblable imbroglio se mit alors en place, car tous se persuadèrent d’avoir eu ces convictions avant même de connaître Arius, et pensèrent aussi que l’évêque Alexandre les partageait sans se l’avouer. Arius exposa ses idées dans un livre : la Thalie.
Si nous avons pu qualifier la réforme du seizième siècle de « Triangle des Bermudes théologique », il y en eut un bien avant, avec l’Arianisme, où la confusion des termes et des concepts a trompé et dévoyé, pour quelques siècles, une bonne moitié de la chrétienté (note 1O).
Alexandre, cependant, ne perdait pas le nord. Il savait bien qu’Arius se trompait sur la foi traditionnelle de l’Eglise et le proclama dans une abondante correspondance envoyée aux quatre coins de l’empire, aussi au pape Sylvestre. Des excommunications mutuelles fusaient des deux côtés, et des conciles furent convoqués par les Ariens à Nicomédie et à Césarée de Palestine : ils réhabilitèrent Arius dans ses fonctions sacerdotales et dans son ancienne paroisse (note 11).
Les autres évêques, aussi bien que l’empereur Constantin, ressentaient vivement la nécessité d’une réunion conciliaire générale pour rétablir la paix. On pensa d’abord à la ville d’Ancyre ; mais une autre ville, Nicée , était plus facile d’accès et plus proche de Nicomédie, où résidait l’empereur. Constantin s’occupa de l’organisation matérielle du concile, où deux cent cinquante évêques , en majorité orientaux, devaient se réunir. Le pape Sylvestre envoya des légats. Lorsque le concile de Nicée se réunit, le 2O mai 325, une vingtaine d’évêques ariens étaient présents.
Les Evangiles témoignaient assez de la divinité du Christ : même si les pères du concile ont vite abandonné les querelles scripturaires, leurs arguments étant immédiatement retournés contre eux par l’adversaire, comme ce fut aussi le cas dans les polémiques du seizième siècle, nous devons, pour notre part, rappeler quand même les passages scripturaires qui ont fondé la foi de l’Eglise en Christ comme Fils de Dieu.
Nous n’avons pas à appliquer aux théologiens de Nicée les théories de la critique moderne des textes, ni la distinction bultmanienne entre le Christ de la foi et le Jésus de l’histoire . Ils ne les connaissaient pas. A eux pourrait renvoyer le vers d’Edmond Rostand, dans le poême final de l’Aiglon :
« Ce n’est pas toujours la légende qui ment, Un rêve est parfois moins trompeur qu’un document ».
Mythe et histoire forment le tout de la vérité évangélique et le tout de la foi chrétienne.
La particularité de Jésus, confessé même par Satan et par les impies comme Fils de Dieu (Mt 4/3.6 ; 8/29 ; 27/4O. 43 et parallèles ; Mc 3/11 ), est de posséder la même puissance que Dieu en faisant des miracles, en conférant le baptême en son nom, en donnant la vie et le salut aux hommes par sa parole et son sacrifice, et en les appelant aux jugement dernier ( Jn 5/25). Le Nouveau Testament est criblé, comme un ciel d’étoiles, de références à Jésus comme Fils de Dieu , mais c’est certainement dans le Prologue de l’Evangile de Jean, qu’il se révèle le plus clairement comme l’incarnation du Verbe éternel ; et ce Prologue, Arius a dû le contourner, car il l’ accusait directement .
Les évêques nicéens ont centré leur réflexion sur la consubstantialité du Fils avec le Père : ils sont de même nature, de même essence, de même substance et sont éternels. Ils ne se distinguent que par leur action dans le temps, le Fils étant destiné à s’incarner à un moment de l’histoire pour une mission salvatrice, et rejoignant la divinité éternelle ensuite.
Eusèbe de Césarée avait pensé proposer la confession de foi de son église, qui disait que le Fils était de nature « semblable » (« homoi ousios ») au Père , et c’est sur ce iota que toute la Chrétienté s’était divisée. L’orthodoxie ne voulait pas d’un Fils « ressemblant », mais d’un Fils authentiquement Dieu.
Il fallait aussi absolument, contre le Paganisme et le Judaïsme, éviter d’insinuer que la Trinité était composée de trois dieux , ce qui aurait été le cas si Fils et Esprit n’étaient pas de la même nature, éternelle , que le Père. C’est l’unité de la Trinité que veut affirmer le concile de Nicée, ce qu’en termes savants on a appelé « l’union hypostatique », l’union des trois personnes en une seule essence ou nature : « hupostasis » voulant dire la personne ou l’individu, et « ousia » correspondant à notre concept de nature ou d’essence.
A l’inverse, il fallait aussi maintenir la distinction entre les trois personnes. Elles ne pouvaient être confondues en une seule personne, même si elles étaient toutes trois de même essence. Trois personnes distinctes comme le sapin, l’épicéa et le pin d’Orégon ; et une seule essence, comme le conifère. Nous essayons d’expliquer, car ces conférences ne s’adressent pas forcément à des théologiens. Mais, même pour les Pères de Nicée, c’était la quadrature du cercle. Evidemment, les conciles se sont tous enferrés dans des subtilités dogmatiques qui dépassaient de loin la compréhension populaire. Voulant asseoir la foi, ils ont aussi été, et sont toujours, par leur complexité, le talon d’Achille de la foi. L’empereur Constantin, plein de réalisme, et ne comprenant pas grand’chose à la théologie, disait qu’il ne fallait pas chercher à définir les mystères, mais s’en tenir au bon sens ; ne pas s’attarder sur des détails, pour lui insignifiants, et où l’on risque de n’avoir jamais totalement raison, mais plutôt de semer la mésentente dans l’Eglise.
« Que chacun d’entre vous, montrant une égale indulgence, accueille la juste suggestion de votre confrère. Il eût fallu ne pas poser de telles questions et n’y point répondre. Car de telles recherches (…) peuvent bien servir d’exercice à l’esprit, mais il faut les garder pour soi et non en parler à la légère dans les réunions publiques et aux oreilles du peuple (…). Les philosophes (…) sont souvent en désaccord sur tel ou tel point particulier de leur système, mais ces dissentiments ne les empêchent pas de conserver entre eux l’unité de pensée. « (note 12).
Les pères du concile ont dû penser que l’empereur était bien gentil, mais qu’à ce compte-là, aucune doctrine ne pourra jamais être établie pour asseoir l’orthodoxie, et qu’alors, l’Eglise restera éternellement en querelle , divisée et vulnérable.
On a donc finalement proposé la confession de foi suivante :
« Nous croyons en un seul Dieu, Père tout-puissant, créateur de toutes choses, visibles et invisibles.
Et en un seul Seigneur, Jésus-Christ, le Fils de Dieu, engendré monogène du Père, c'est-à-dire de l’essence du Père, Dieu de Dieu, Lumière de lumière, vrai Dieu de vrai Dieu ; engendré et non pas créé, consubstantiel au Père, par qui tout a été fait, ce qui est au ciel et ce qui est sur la terre, qui pour nous les hommes, et pour notre salut est descendu, s’est incarné, s’est fait homme, a souffert, est mort, est ressuscité le troisième jour, est monté aux cieux et viendra juger les vivants et les morts.
Et au Saint-Esprit.
Quant à ceux qui disent : ‘Il fut un temps où il n’était pas’ et : ‘Avant d’être engendré, il n’était pas’ et : ‘Il a été fait de ce qui n’était pas, ou d’une autre hypostase ou ousie’ et : ‘Le Fils de Dieu est créé, changeable, mutable’, ceux-là l’Eglise catholique les anathématise » (note 13).
Dans cette confession de foi, c’est l’image de la lumière qui est certainement la plus évocatrice de l’homoousios : le Fils est « lumière de lumière » ; on ne peut montrer plus clairement qu’il n’y a pas plus de différence entre sa nature et celle de Dieu, qu’entre deux rayonnements.
Les évêques ariens qui refusèrent de signer ce texte, ainsi qu’Arius lui-même, furent excommuniés et exilés dans l’Illyricum notamment Théonas de Marmarique et Secundus de Ptolémais, puis, un peu plus tard, Eusèbe de Nicomédie, Théognis de Nicée et Maris de Chalcédoine.
Mais en Occident, l’Arianisme continua de se propager dans les nombreux milieux origénistes, qui réussirent à faire destituer, dans les années 326 à 33O, les chefs de file de l’orthodoxie , Eustathe d’Antioche et Marcel d’Ancyre, et à réhabiliter Eusèbe de Nicomédie et Théognis de Nicée, peut-être lors d’une deuxième session du concile de Nicée (note 14).
Querelles théologiques et politique impériale étaient liées dans cette affaire arienne et, par souci d’apaisement et d’unité de l’empire, Constantin essaya, en 328, de faire revenir Arius et de le réhabiliter dans l’Eglise d’Alexandrie, ce qui fut prévu pour l’année 336. Mais Arius mourut à Constantinople cette année-là, juste avant son retour en Egypte. Et c’est l’année d’après, en 337, que Constantin mourut à son tour, ce qui entraîna, en grande partie, la levée des différents bannissements.
Le concile de Nicée n’avait pas mis fin à l’hérésie arienne. Sous le règne de Constance (337-361), favorable à la pensée arienne, l’arianisme se développa encore, favorisé par plusieurs réunions d’évêques, dont ressortit finalement la formule homéousienne : les synodes d’ Antioche (341 et 344), de Sardique (342-343), de Milan (345), de Sirmium (351), d’Arles (353), de Milan (355) finirent par battre en brèche l’orthodoxie nicéenne, contraignant à l’exil son grand défenseur Athanase, et même le pape Libère , en 356.
Mais , à l’intérieur même de l’arianisme, des dissensions se manifestèrent, opposant les semi-ariens, les homéens, les homéousiens, les anoméens .
Sous le règne du neveu de Constantin, Julien l’Apostat ( 361-363), revenu au paganisme - les insolubles querelles doctrinales du christianisme n’y étant probablement pas étrangères - une ultime tentative de concorde initiée par Athanase au « Synode de la paix » en 362, réaffirma la foi nicéenne, mais la compléta en rejetant l’idée des Pneumatomaques, pour lesquels le Saint-Esprit était une créature, et en faisant ressortir, contre Sabellius, trois hypostases dans la Trinité, ce qui donnait comme formule globale : une essence, trois hypostases, c'est-à-dire : une nature divine en trois personnes. Athanase fut envoyé en exil par Julien l’Apostat : c’était en 362, son quatrième départ pour l’exil ; mais l’ empereur Jovien (363-364), partageant la foi de Nicée, le rappela . Valentinien Ier (364-375) lui était également favorable, au contraire de son frère, Valens (364-378), empereur d’Orient, qui exila Athanase une cinquième fois mais pour peu de temps. Après la mort d’Athanase, en 373, l’Arianisme ne reçut plus le soutien du pouvoir temporel, et se mit à décliner. De grands théologiens, comme Grégoire de Nysse, Grégoire de Nazianze, Eusèbe de Césarée, remirent en valeur la foi de Nicée et lui rallièrent de plus en plus d’adeptes. L’empereur Théodose Ier (379-395) par un édit de 38O, et le concile œcuménique de Constantinople (381), combattirent les dernières oppositions ariennes, en affirmant la divinité du Saint-Esprit . Nous trouverons-là encore une autre formule que l’homoousios nicéen, à savoir le « filioque » : le Saint-Esprit, procédant non seulement du Père, mais logiquement aussi du Fils , une formule qui, pourtant, ne figure pas dans le texte grec, seulement dans la version latine (note 15).
Le concile de Nicée ne s’en tint pas seulement à la question arienne. Il résolut encore trois autres problèmes : le schisme de Mélèce de Lycopolis, la date de Pâques, et des questions disciplinaires.
Mélèce de Lycopolis, en haute-Egypte avait reproché à l’évêque Pierre d’Alexandrie de s’être caché pendant la persécution de Dioclétien, et d’avoir abandonné son poste, ce qui fit que Mélèce se sentit obligé de procéder aux ordinations qui, normalement, relevaient de l’autorité de l’évêque Pierre. C’était hors de sa juridiction, et Mélèce fut, de ce fait, excommunié par un synode alexandrin. Il se retourna alors violemment contre l’évêque Pierre, lui reprochant son laxisme vis-à-vis des renégats. Il était, lui, pour une Eglise de « martyrs », et rallia beaucoup de sympathisants : vingt neuf évêques, déjà en 325, et d’importantes communautés de moines. Le concile de Nicée fit des efforts de diplomatie pour les rallier, mais le schisme de Mélèce de Lycopolis se perpétua d’autant mieux que ses partisans se rattachèrent à l’Arianisme. Ce ne fut qu’au cinquième siècle que ce mouvement retomba peu à peu.
La date de Pâques était controversée depuis longtemps. L’Eglise d’Orient la célébrait le jour de la pleine lune après l’équinoxe de printemps ; les Occidentaux , par contre, préféraient le dimanche après la pleine lune de l’équinoxe de printemps. C’est l’usage occidental que retint le concile de Nicée pour toute la chrétienté.
Parmi les vingt canons disciplinaires promulgués par le concile de Nicée, figurent des résolutions concernant les Novatiens, secte disciplinaire qui reprochait à l’Eglise son laxisme. Les Novatiens pourront être admis à la communion de l’Eglise , à condition de ratifier par écrit la foi catholique, et de faire preuve de tolérance envers ceux qui avaient renié sous la persécution, et aussi envers les couples mariés en secondes noces (canon 8).
Plusieurs canons règlent des problèmes se posant au clergé : ces résolution ont perduré jusqu’à nos jours dans l’Eglise :
Ainsi, un homme volontairement émasculé ne pourra être ordonné à la prêtrise (canon 1). Et l’on pense ici au cas d’Origène d’Alexandrie (185-254), dont la dignité sacerdotale avait été contestée par l’évêque Démétrius, étant donné que les évêques de Césarée et de Jérusalem, qui l’avaient ordonné, ignoraient son infirmité.
De nouveaux convertis ne pourront pas accéder à la prêtrise, ce qui est une question de bon sens ( canon 2) ; des criminels , et des apostats en temps de persécution non plus (canons 9-1O).
Le prêtre ne doit habiter avec aucune femme, sauf sa mère , sa soeur ou sa tante . Dérogation est faite pour une autre personne, au-dessus de tout soupçon (canon 3).
On marque la différence (est-elle hiérarchique ? Plutôt qualitative) entre la prêtrise et le diaconat : les diacres ne peuvent pas donner la communion aux prêtres, ni s’asseoir parmi eux (canon 18). Déjà, on s’en souvient, le concile d’Arles de 314 avait défendu aux diacres de célébrer l’eucharistie.
Ce qu’on avait toujours cru, depuis plus de trois siècles, avait brusquement été contesté, parce que la foi n’était pas suffisamment définie. En la définissant avec des formules grammaticales, on passait au-dessus de la compréhension populaire et on passait forcément toujours à côté de la vérité spirituelle. Mais en ne la définissant pas, on laissait la porte ouverte aux théories les plus diverses, et à la division de l’Eglise. Il faut donc prendre le concile de Nicée dans sa relativité, et tous les dogmes de l’Eglise avec lui. Seuls les hérétiques sont orgueilleux, et c’est la signature de leur erreur. Ceux qui cheminent et qui cherchent sont toujours humbles ; même le pape sait qu’au fond, il ne sait rien de ce grand mystère dans lequel il est pris, plutôt que de le comprendre .
En ce cinq centième anniversaire d’une autre déviance, à ceux qui sont si contents d’eux- mêmes, si sûrs d’avoir trouvé, si orgueilleux vis-à-vis de cette pauvre Eglise issue des Pères, qui a failli, qui trébuche encore, il faudra dire que personne ne peut mettre la main sur la Vérité, sur l’Ecriture sainte, ni rejeter l’histoire dans laquelle s’inscrit le catholicisme depuis les origines. S’il n’y a plus de règle directrice, on va dans tous les sens. Est-ce rendre service au peuple de Dieu, que de le laisser divaguer, jusque dans les philosophies politiques, jusque dans l’athéisme et le nihilisme ? L’errance, l’hérésie, finissent toujours dans l’abîme. Mais il faut avoir, comme à Nicée, le courage de les désigner. Le courage de les combattre.
Le syncrétisme, la confusion des valeurs, la charité mal ordonnée qui accueille tout, qui accepte tout, qui trouve toujours un point commun avec l’adversaire, et ne veut plus parler d’adversaire, attire les croyants dans le dangereux secteur d’un Triangle des Bermudes idéologique, où il n’y a plus de repère, où toutes les valeurs, théologiques, spirituelles et morales sont changées, et où le bateau lui-même a disparu.
Pour tous ceux qui ont conscience d’avoir pris la mauvaise direction, c’est l’humilité seule qui devient la boussole.
Il y a, dans l’Eglise, un sacrement de l’humilité. Elle a préparé, depuis longtemps, les remèdes à toute chose. C’est le sacrement de la Pénitence. Ce n’est pas un mea culpa. Ce n’est pas une auto-flagellation ni la consécration d’un complexe d’infériorité ou de culpabilité : c’est une prise de conscience . C’est quand les yeux s’ouvrent, quand s’éloigne la cécité. Alors le prêtre est là comme le père de la parabole, vous vous souvenez. Pas avec le bâton. En langage savant, on appelle ça la « metanoïa », le retour. Mais il faut beaucoup d’humilité pour se jeter dans les bras ouverts.
Ils fêteront leurs jubilés, comme les Ariens et tous les autres. Ils seront très contents d’eux-mêmes et se conforteront dans leurs convictions. Mais aucun ne se demandera si, finalement, il ne faudrait pas revenir. Ils n’en éprouvent pas la nécessité. Parce qu’ils ne comprennent pas encore. Font-ils l’effort de comprendre l’Eglise dont ils se sont séparés ? On dirait qu’ils ne l’ont jamais connue, et que leurs fondateurs non plus, ne l’ont jamais connue. C’était un travesti, une caricature, un épouvantail. Encore aujourd’hui.
Et ce qui est le plus dangereux, c’est la démagogie, l’amitié et la concorde affichées, artificielles, masquant les problèmes de fond et la division essentielle, qui ne seront jamais résolus, qui subsisteront comme une plaie atone, faisant mal, mais toujours niée et toujours dissimulée. C’est ce qu’on appelle l’hypocrisie.
Les Ariens aussi avaient essayé cela. A Nicée, certains évêques , pour faire mine de signer le Symbole de foi, avaient signé une copie où un iota était ajouté à l’homoousios. Il fallait avoir de bons yeux pour voir la différence. Mais c’était une question d’honnêteté. Voilà le mot.
Pris entre l’orgueil, l’aveuglement de l’autosatisfaction et l’exigence de l’honnêteté intellectuelle., quelle voie choisiront-ils maintenant ?
En la Fête de tous les saints,
Ce 1er novembre 2O16.
N o t e s
Note 1. Le passage d’Actes 11/28 fait mention d’une grande famine, sous le règne de Claude. On la situe dans les années 46 à 48.
Note 2. Concile d’Elvire, canon 9 : « Item femina fidelis, quae adulterum maritum reliquerit fidelem et alterum ducit, prohibeatur ne ducat ; si duxerit, non prius accipiat communionem, nisi quem reliquerit prius de saeculo exierit ; nisi forte necessitas infirmitatis dare compulerit ».
Canon 27 : « Episcopus, vel quilibet alius clericus, aut sororem aut flilam virginem dicatam Deo tantum secum habeat ; extraneam nequamquam habere placuit ».
Canon 33 : « Placuit in totum prohibere episcopis, presbyteris et diaconibus, vel omnibus clericus positis in ministerio abstinere se a coniugibus suis et non generare filio : quicumque vero fecerit, ab honore clericatus exterminetur ».
Cf Henricus denzinger et Adolfus Schônmetzer, Enchiridion symbolorum definitionum et declarationum de rebus fidei et morum. Verlag Herder KG, Freiburg im Breisgau, 1967, p. 51.
Note 3. Les grandes persécutions avaient entraîné des reniements chez les fidèles et les prêtres. L’Eglise avait montré, à leur égard, une grande mansuétude, les réintégrant après les hostilités, sans leur faire de difficultés. Certains, pourtant, avaient trouvé cela trop facile et voulurent exclure définitivement les lapsis de l’Eglise. De plus, ils estimaient qu’il fallait renouveler le baptême ou l’ordination de ceux qui avaient reçu ces sacrements de la part de clercs jugés indignes. Ce fut le parti que prirent Mélèce, évêque de Lycopolis, et Donat , l’évêque de Carthage.
Le donatisme se répandit surtout en Afrique, et provoqua, dans les années 3O3, un schisme qui dura un siècle. Le schisme était né à Carthage sous l’episcopat de Mensurus. L’Eglise de Carthage était très divisée. Mensurus avait aussi contre lui les évêques de Numidie, et cette hostilité s’accrut avec le nouvel évêque Cécilien, qui avait été consacré par des évêques que les rigoristes jugeaient indignes. En 312, l’évêque de Numidie se rendit à Carthage accompagné de soixante-dix prélats, et fit déposer Cécilien. A sa place, il fit élire Majorin.
C’est ainsi que le parti rigoriste dissident s’empara du pouvoir dans l’Eglise d’Afrique.
A la disparition de Majorin, en 312, un autre Donat, l’évêque de Cases-Noires en Numidie, réussit à faire de nombreux émules, et le schisme s’étendit à toute l’Afrique. On était en présence de deux Eglises. La secte donatiste prétendait être la seule véritable Eglise catholique, celle des martyrs.
Aucun évêque n’ayant encore une autorité suprême reconnue partout, c’est l’empereur Constantin qui essaya de recoller les morceaux. Il se déclara favorable à l’évêque Cécilien
et convoqua une commission d’arbitrage à Rome en octobre 313. Le pape Miltiade fit venir quinze évêques de toute l’Italie, et transforma cette réunion en un véritable concile, qui tint le rôle d’un tribunal, entendant l’un et l’autre parti, et se décidant finalement en faveur de Cécilien.
Les donatistes ne furent pas excommuniés, mais seulement remplacés à la tête des diocèses.
Ne se tenant pas pour battus, ils rallumèrent la querelle, en rappelant que c’était bien ce renégat de Félix d’Aptonge qui avait consacré Cécilien. Une enquête fut initiée, qui conclut à une falsification par les donatistes, des documents à la charge de Félix.
Une nouvelle réunion s’avérait nécessaire, et Constantin la convoqua en Arles, le 1er août 314. On pouvait bien penser qu’elle allait tourner en défaveur des donatistes. Des résolutions furent prises concernant les prêtres qui avaient abjuré : ils ne furent écartés du ministère que sur la foi de preuves tangibles. Les ordinations conférées par des évêques indignes restaient valides.
Les rebaptêmes, pratiqués surtout en Afrique, furent abrogés.
Note 4. Synode d’Arles (314), canons 1O, 11 et 14.
Note 5. Ibid. canons 2O, 15 et 18.
Note 6. Voir : Histoire de l’Eglise, publiée sous la direction d’Augustin Fliche et Victor Martin (éditions Bloud & Gay, 1938), tome 2, p. 346.
Eusèbe, Histoire ecclésiastique VII, 3O/3-11.
Note 7. Denzinger, op.cit. p. 48: Fragment de l’Epître à Denys , évêque d’Alexandrie (année 262).
Note 8. Cf. Fliche et Martin, op.cit., t. 2, p. 348, note 5.
Note 9. Cette histoire nous est parvenue par différentes sources :
- 7O lettres de l’évêque Alexandre à Eusèbe de Césarée et à d’autres (St Epiphane, Haeres. LXIX, 4 : Edition Holl, t. III p. 155). Il n’en reste plus que deux lettres.
- Socrate, Hist. eccles. I, 6 (Migne, Patrologie grecque, 67/52-53).
- Actes du second concile de Nicée (Edition Hansi, t. XIII, col. 316).
- Lettres et profession de foi d’Arius citées par :
Socrate, Hist.eccles. I, 6/41 (MPG, 67/52)
Athanase, De synod. XVIII (MPG, 26/713)
Epiphane, Haeres. LXIX, 7
Hilaire, De Trinit. IV,12 et VI, 5 (Migne, Patrologie latine 1O/1O4-1O7 et 16O-161).
- Lettre d’Eusèbe de Nicomédie à Paulin de Tyr (Théodoret, Hist.eccles. I,6 : édition Parmentier p. 27-29).
- Lettre d’Eusèbe de Nicomédie à Arius (Athanase, De Synod. 17 : MPG 26/712).
- Lettre d’Eusèbe de Césarée à Alexandre (citée dans les Actes du second concile de Nicée de 787 : édition Mansi, t. 13, col. 317).
- Lettre d’Eusèbe de Césarée à Euphration de Balanée (Athanase, De Synod. 17 : MPG
26/712 et Actes du second concile de Nicée, loc.cit.).
- Lettre d’Athanase d’Anazarbe à Alexandre (Athanase, De Synod. 17 : MPG 26/712).
- Lettre de Georges de Laodicée à Alexandre (loc.cit.)
- Lettre de Georges de Laodicée à Arius et ses partisans (loc.cit.)
- Lettres de deux synodes ariens : Nicomédie et Césarée de Palestine (Sozomène, Hist.eccles. I, 15/1O,12)
- Actes syriaques du Synode d’Antioche (324) (publiés par E.Schwartz, Nachrichten, Göttingen 19O5, p. 271ss, et par F.Nau, Revue de l’Orient chrétien, 2e série, t. IV, 19O9, p.3-31)
- Lettre de Constantin à Alexandre à Arius (Eusèbe de Césarée, De Vita Constantini II, 64-72 : édition Henkel, p. 67-71. Socrate, Hist.eccles. I, 7/3. Gélase de Cyzique, Hist.eccles. II,4)
- Fragments doctrinaux de la Thalie d’Arius (G. Bardy, La Thalie d’Arius : Revue de Philologie t. 53, 1927, p. 211-233)
- Fragments d’Astérius (G. Bardy, Astérius le Sophiste : Revue d’Histoire ecclésiastique, t. 22, 1926, p. 221-272).
Nous recueillons le signalement de ces sources dans l’Histoire de l’Eglise par Fliche et Martin, op.cit. tome 3, p. 69-7O (notes).
Nous remarquons aussi, à partir de cet ouvrage, que le premier concile de Nicée n’a probablement pas établi d’actes de ses délibérations, en dehors du Symbole et de vingt canons disciplinaires.
Des trois témoins oculaires de ce concile :Eustathe d’Antioche, Athanase et Eusèbe, les deux premiers ne donnent que très peu de renseignements. Le troisième, trop louangeur, doit être pris avec précaution.
L’Histoire des hérésies de St Epiphane donne de précieux renseignements sur Arius et l’Eglise d’Alexandrie (ch . LXIX).
Note 1O. Voir notre conférence sur la théologie de St Augustin ( 3 octobre 2O16), p.14 note 29
Note 11. Il faut citer ici un extrait de l’Histoire de l’Eglise par Fliche et Martin pour comprendre l’ampleur de ce fléau :
« Une année à peine s’était écoulée depuis le début de la controverse, que tout l’Orient chrétien était en flammes. (…) Arius eut le talent d’intéresser tout le peuple à sa cause. Il se mit à composer des chansons que les marins, les meuniers, les voyageurs, les marchands répétèrent à satiété dans les rues et sur le port. Dans les théâtres, les spectateurs se querellaient à propos de théologie ; sur les places publiques, on échangeait des horions, et les païens faisaient des gorges chaudes de toutes les discussions qui affaiblissaient terriblement la cause du christianisme » (op.cit. t. 3, p. 77).
Note 12. Constantin, Lettre « Diplèn moï » à l’évêque Alexandre et à Arius (Eusèbe, De vita Constantini, II, 69). L’authenticité de cette lettre pose problème : cf
G. Bardy, La politique religieuse de Constantin après le concile de Nicée (Revue des Sciences religieuses, t. VIII, 1928, p. 516, note 1) , et Fliche et Martin, op. cit. t. 3, p. 78, note 1.
Note 13. Traduction du texte latin de Denzinger, op.cit. p. 52-53.
En grec : « homoousion tô patri » ; en latin : « unius substantiae cum Patre (quod graece dicunt homoousion) ».
Note 14. C’est ce qu’avance l’article de L.Ueding, Arianismus, dans : Religion, Geschichte und Gegenwart, I. .Band (Freiburg, Verlag Herder, 1957) colonne 843, lignes 17 et 18.
Note 15. Concile de Constantinople (381): Denzinger, op.cit. p. 66-67.
En grec : “Pisteuomen (…) eis to pneuma to agion (…) to ek tou patros ekporeuomenon “ « Nous croyons(…) au Saint-Esprit (…) qui est engendré du Père ».
En latin: “Et in Spiritum Sanctum (…) qui ex Patre Filioque procedit « .
« Et au Saint-Esprit (…) qui procède du Père et du Fils » .
Danielle Vincent
Ste Marie-aux-Mines
« précédent | suivant » |