Musée du Chateau d'Argent

Mars 2017 - Littérature

 

Château d’Argent 

Centre de Formations continues 

Les grands poètes :   Mars 2017

 

Joachim DU BELLAY (1522 – 156O) :
 
Né en Anjou, séjour en Italie, mort à Paris.
 
Œuvres :
 
- Poésies latines et françaises.
- Défense et Illustration (manifeste poétique) (1549).
- Olive (1549-155O).
- Vers lyriques (1549).
- Recueil de Poésies (1549).
- Quatrième Livre de l’Enéide (1552).
- Complainte du Désespéré (1552).
- Les Antiquités de Rome (1558).
- Regrets. Poemata. Jeux rustiques (1558).
 
 L’Idée (le monde spirituel, en référence aux Idées de Platon) :
 
Si notre vie est moins qu’une journée
En l’Eternel ; si l’an qui fait le tour
Chasse nos jours sans espoir de retour,
Si périssable est toute chose née,
 
Que songes-tu, mon âme emprisonnée ?
Pourquoi te plaît l’obscur de notre jour,
Si pour voler en un plus clair séjour,
Tu as au dos l’aile bien empennée ?
 
Là est le bien que tout esprit désire,
Là le repos où tout le monde aspire,
Là est l’amour, là le plaisir encore.
 
Là ô mon âme, au plus haut ciel guidée,
Tu y pourras reconnaître l’Idée
De la beauté, qu’en ce monde j’adore. (J. du Bellay, l’Olive).
 
 
François de MALHERBE (1555 – 1628) :
 
Né à Caen, François de Malherbe, protégé par le duc d’Angoulême, vécut la plus grande partie de sa vie en Provence, où se développa sa vocation littéraire. En 16O5, Henri IV le retient à la Cour. Malherbe devient poète officiel de Henri IV, puis de Marie de Médicis et de Louis XIII. Il meurt en 1628 à Paris.
 
Œuvres :
 
- Les larmes de Saint Pierre (1587).
- Consolations (159O).
- Ode à la Reine (161O).
- Paraphrase du Psaume 145 (1627).
 
Malherbe impose à la poésie plus de sobriété et de rigueur, passant du goût baroque au classicisme.
 
Paraphrase du Psaume 145 :
 
En vain pour satisfaire nos lâches envies,
Nous passons près des rois tout le temps de nos vies,
A souffrir des mépris, et ployer les genoux ;
Ce qu’ils peuvent n’est rien ; ils sont comme nous sommes,
Véritablement hommes,
Et meurent comme nous. (Strophe II).
 
 
Clément MAROT (1496 – 1544) :
 
Né à Cahors. Son père était poète des rois Louis XII et François Ier. Poète de la Cour de Marguerite de Navarre, il est cependant plusieurs fois inquiété à cause de ses idées réformatrices, notamment lors de l’Affaire des placards (1535). Il s’ exile à Ferrare, Venise et Genève. Mort à Turin en 1544.
 
Œuvres :
 
- Epîtres (dont l’Epître au Roi) (1535).
- Ballades.
- Psaumes de David (adaptés en vers français d’après l’original hébreu traduit par François Vatable) (1538 – 1543).
L’édition complète des œuvres de Clément Marot a été publiée en 1543.
 
Ballade :
 
N’y a si belle dame aussi
De qui la beauté ne chancelle ;
Par temps, maladie ou souci
Laideur les tire en sa nacelle ;
Mais rien ne peut enlaidir celle
Que servir sans fin je prétends.
Et pour ce qu’elle est toujours belle
Mes amours durent en tout temps.
 
(Il s’agissait probablement d’Anne d’Alençon, nièce de Marguerite de Navarre).
 
 
Pierre de RONSARD (1524 – 1585) :
 
Education humaniste au Collège de Coqueret. « Prince des poètes et poète des princes » (Henri II, Charles IX). Mort à Saint-Cosme et funérailles solennelles à Paris.
 
Œuvres :
 
- Odes (155O)
- Sonnets pétrarquistes (1552)
- Bocage (1554)
- Mélanges (fin 1554)
- Continuation des Amours (1555 et 1556)
- Hymnes et Poèmes (1555 et ss) 
- Elégies, Mascarades et Bergeries (1565)
- Sonnets sur la mort de Marie (1578)
- Sonnets pour Hélène (1578).
 
Les Bûcherons :
 
Ecoute, bûcheron, arrête un peu le bras.
Ce ne sont pas des bois que tu jettes à bas !
Ne vois-tu pas le sang, lequel dégoutte à force,
Des nymphes qui vivaient dessous la rude écorce ?
 
Sacrilège meurtrier, si on pend un voleur
Pour piller un butin de bien piètre valeur,
Combien de feux, de fers, de morts et de détresses
Mérite-tu, méchant, pour tuer nos déesses ? (Elégies, XXIV).
 
 
André CHENIER (1762 – 1794) :
 
Né à Constantinople, fils d’un consul de France, André Chénier a fait ses études au Collège de Navarre. Il se découvre une vocation poétique précoce, comme son frère Marie-Josèphe. Il effectue un séjour à Londres comme secrétaire d’ambassade (1787), revient à Paris où il participe au mouvement révolutionnaire. Mais il reste modéré et collabore à la défense du roi Louis XVI. Chénier est arrêté en mars 1794, incarcéré à Saint-Lazare et guillotiné le 7 Thermidor An II (25 juillet 1794), trois jours avant Robespierre.
La République n’avait pas besoin de savants (Lavoisier), ni de poètes.
 
Œuvres :
 
- Elégies (1782)
- Bucoliques (1785 ss)
- La jeune Captive (1794)
- Iambes (1794).
 
La jeune Captive :
 
L’épi naissant mûri de la faux respecté,
Sans crainte du pressoir, le pampre tout l’été
Boit les doux présents de l’aurore ;
Et moi, comme lui belle, jeune comme lui,
Quoique l’heure présente ait de trouble et d’ennui,
Je ne veux point mourir encore. (Ière strophe).
 
 
La poésie du XIXe siècle sera traitée au mois de juin prochain.